La pénurie de personnel de santé au Maroc, exacerbée par l’exode des médecins, pourrait compromettre la qualité des soins et l’accès aux services médicaux pour les citoyens marocains. C’est le constat dressé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son rapport annuel au titre de l’année 2022.
Comme le rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 1er décembre, le CESE affirme dans son rapport que le royaume perd annuellement 600 à 700 médecins, soit 30% des médecins formés actuellement. Cet exode concerne toutes les catégories, notamment les médecins spécialisés, les professeurs et les étudiants en médecine.
Alors que les normes de références de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe le seuil critique de la densité médicale et paramédicale à 4,45 professionnels de la santé pour 1.000 habitants, le Maroc a atteint, en 2022, à peine 1,7 pour 1.000 habitants selon le CESE. Une densité médicale et paramédicale alarmante qui pourrait s’aggraver avec le développement démographique attendu dans le Royaume.
Dans ce sens, l’institution présidée par Ahmed Reda Chami relève que la situation actuelle, couplée au développement démographique prévu au Maroc, risque d’aggraver le déficit en personnel de santé et de compromettre la qualité des soins et l’accès aux services médicaux.
Si le CESE considère que les autorités publiques sont conscientes de la nécessité de disposer d’un nombre suffisant de professionnels - preuve en est la réduction du temps de formation, passé de sept à six ans -, cette mesure demeure insuffisante pour combler le déficit dont souffre le secteur.
Face à ce constat, l’institution constitutionnelle préconise de mettre en place un ensemble de mesures proactives et innovantes. Parmi elles, le renforcement des opportunités de rotation et de mobilité des professionnels de santé dans les territoires sous-dotés, énumère Al Ahdath Al Maghribia.
D’autres mesures sont proposées par le Conseil, comme l’instauration d’un système d’augmentation progressive et systématique des salaires des professionnels du secteur, associée à une rémunération axée sur la performance et le renforcement des compétences des professionnels déjà en exercice.