Fuite des cerveaux: 600 ingénieurs quittent le Maroc chaque année

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Revue de presseKiosque360. Plus de 600 ingénieurs quittent chaque année le Maroc, pour aller faire carrière à l’étranger. C’est le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, qui a révélé ces chiffres et a tiré la sonnette d’alarme, ce phénomène prenant de plus en plus d’ampleur.

Le 15/01/2019 à 22h41

Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a secoué les parlementaires en leur révélant que près de 600 ingénieurs quittaient le Maroc, chaque année, pour aller travailler au Canada, aux Etats-Unis ou en Europe. Lors d’une séance consacrée aux questions, lundi dernier, à la Chambre des représentants, Amzazi a indiqué que cette fuite des cerveaux, dont la formation coûte des milliards, entrerait dans le cadre d’une politique systématique.

Cet exode des compétences est, indique le ministre, «un phénomène mondial lié à la migration des compétences à travers les continents pour des conditions de travail adéquates permettant l’épanouissement et la créativité, bien plus que pour l’amélioration des revenus». Et de souligner que «la fuite des compétences marocaines vers l’étranger est mue par les mutations technologiques et l’excellence des laboratoires de par le monde, où l’inventeur marocain se voit offrir beaucoup d’avantages».

Comme pour justifier la position du gouvernement, le ministre indique que le Maroc n’offre pas assez d’incitations aux cadres marocains qui exercent à l’étranger: «Si un professeur-chercheur marocain travaillant en Europe veut retourner dans son pays, il sera contraint d’entamer sa fonction à une échelle inférieure en tant que professeur-assistant», précise-t-il.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 16 janvier, que le ministre a proposé la création d’un nouveau poste grantissant aux grandes compétences leur haut niveau administratif dans les facultés et les instituts marocains.Le député Lahcen Haddad (PI) a de même déclaré que le phénomène de la fuite des cerveaux était devenu inquiétant et embarrassant pour les responsables marocains, indiquant que l’exode de 600 ingénieurs équivalait à la sortie annuelle des lauréats dans quatre écoles d’ingénieurs à Casablanca. «Ce phénomène commence à toucher les médecins et se propage vers d’autres secteurs porteurs tels ceux de «L’Intelligence artificielle», a-t-il ajouté.

«Une étude réalisée sur un échantillon de 3.000 cadres marocains montre que 56% d’entre eux estiment que leurs conditions de travail sont inappropriées et que leurs salaires sont dérisoires. Une donne qui est devenue inquiétante, d’autant que le Maroc procède à leur formation tandis que d’autres profitent de leurs services», a encore souligné le député istiqlalien.

Il faut rappeler que les instituts marocains forment, annuellement, près de 8.000 cadres dans plusieurs spécialités liées aux technologies de l’informatique. 20% d'entre eux optent pour l’immigration.

Par Samir Hilmi
Le 15/01/2019 à 22h41