Les formations proposées dans le Royaume sont inadaptées aux besoins du marché du travail, et «l’ouverture de nouvelles filières d’excellence et la réorganisation de la recherche scientifique dans les établissements universitaires n’ont pu aboutir à l’harmonie et à la cohésion nécessaires dans le domaine», indique le Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) dans son dernier rapport annuel relatif au bilan de l’exercice 2023.
Al Ahdath Al Maghribia, qui relaie les conclusions de ce document ce jeudi 3 octobre, signale que la formation professionnelle dispensée dans le Royaume y est analysée, tout particulièrement «ses carences et ses dysfonctionnements».
Entre autres anomalies relevées dans ce document, «l’absence d’un cadre unifié permettant aux étudiants de changer de niveaux et de branches de formations, selon leurs besoins et leurs compétences».
Le Conseil y préconise, pour y remédier, «la mise en place de passerelles reliant différentes composantes du système de l’éducation et de la formation (...) selon une vision claire prenant en compte les acquis cumulés pendant le cursus de formation».
Ce document, indique Al Ahdath Al Maghribia, indique aussi «que le secteur de la formation professionnelle fait face à plusieurs défis, dont le principal est l’inadéquation entre la nature des formations offertes et les besoins du marché de l’emploi».
C’est pourquoi «la feuille de route que le gouvernement vient de déployer pour la réforme du secteur est de nature à remédier à cette problématique, surtout avec la restructuration et la mise à niveau de pas moins de 775 filières de formation», relaie Al Ahdath Al Maghribia, citant ce rapport.
Ce n’est pas là le seul défi à relever, car, explique le quotidien, «l’absence d’un système d’information permettant d’anticiper les besoins du marché de l’emploi en constitue un de plus».
Selon ce document, «50% des nouvelles filières proposées sont incapables de créer une harmonie entre la nature de la formation dispensée et les attentes de l’économie nationale dans le domaine».
Manifestement, explique Al Ahdath Al Maghribia qui relaie une conclusion de ce document, «même avec la feuille de route lancée par le gouvernement, cette problématique n’est pas près d’être résolue, [car] l’Exécutif n’est pas près de respecter les délais fixés par l’article 11 de la loi-cadre relative à la réforme de l’éducation et de la formation».
Cet article de loi, détaille le quotidien, mentionne le fait que le gouvernement œuvre en collaboration avec les conseils des Régions, à chaque fois que cela est nécessaire, dans un délai maximum de six ans, à la diversification de l’offre de formation professionnelle, dans tous ses niveaux et catégories, afin de répondre aux exigences de la compétitivité de l’économie et aux besoins du marché du travail.
Ce n’est toujours pas le cas, nuance Al Ahdath Al Maghribia, car ces «défis sont de nature structurelle», ce qui nécessite donc «la mise en place de passerelles entre les différents niveaux de formation», de même que «l’adoption d’une nouvelle approche pédagogique».