Trois foyers d’incendie ont simultanément ravagé, samedi 2 août, les oasis de la province de Zagora, touchant les communes de M’hamid El Ghizlaine, Ktaoua et Beni Zouli. D’après des sources locales concordantes, ces feux, qui se sont déclarés dans les douars de Karkir et Tafraout ainsi que dans les fermes d’Ouled Driss, ont consumé d’immenses étendues de palmeraies, sans toutefois faire de victimes, rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 5 août.
D’épaisses colonnes de fumée ont obscurci le ciel, alimentant l’inquiétude des populations locales, d’autant que les causes de ces sinistres restent enveloppées de mystère.
Malgré les difficultés d’accès dues au relief accidenté et à la précarité des infrastructures, les équipes de la protection civile sont parvenues à circonscrire les flammes au cours de la nuit. Les autorités policières ont immédiatement ouvert une enquête pour déterminer si ces incendies relèvent de la malveillance ou de simples négligences.
Cette région, rappelons-le, est régulièrement frappée par de tels désastres à la même période de l’année, exacerbés par la montée des températures et les vents desséchants du Chergui.
Bien qu’aucun bilan officiel n’ait encore été communiqué, les premières observations sur le terrain font état d’une destruction massive de palmiers centenaires et de cultures saisonnières, pourtant vitales pour les populations locales. Face à cette répétition tragique, la société civile et les organismes locaux plaident pour l’adoption urgente d’un plan national de protection des oasis. «Parmi les mesures préconisées, figurent l’installation de citernes d’eau, l’aménagement de chemins agricoles pour faciliter l’intervention des secours, ainsi que la construction de tours de guet pour une détection précoce des départs de feu», note Al Akhbar.
Par ailleurs, les associations appellent à une réglementation plus stricte interdisant le brûlage des résidus agricoles, pratique souvent à l’origine des incendies, et à des sanctions dissuasives contre les contrevenants. Ces voix s’élèvent dans un contexte d’alerte générale: les oasis traditionnelles, déjà fragilisées par les changements climatiques et le manque de moyens, risquent, à terme, de disparaître si des actions concrètes ne sont pas engagées sans délai.








