Explosion sur le chantier du barrage Mokhtar Soussi: les proches des victimes témoignent

Sur le site de l'explosion qui a eu lieu dimanche 26 janvier, sur le chantier du barrage Mokhtar Soussi. (M.Oubarka/Le360)

Le 27/01/2025 à 19h54

VidéoCinq personnes ont perdu la vie lors d’une explosion d’une bonbonne de gaz butane, survenue dimanche 26 janvier 2025, sur le chantier de surélévation du barrage Mokhtar Soussi. Sur place, les proches des victimes racontent avec émotion les circonstances de l’accident. Le récit.

Dimanche 26 janvier, aux alentours de midi, l’explosion d’une bonbonne de gaz butane sur le chantier de surélévation du barrage Mokhtar Soussi, situé sur l’oued Aouzioua, à une centaine de kilomètres de Taroudant, a fait cinq victimes.

«Les sorties de l’un des tunnels du barrage étaient bouchées par de la boue. Pendant deux jours, les défunts ont multiplié les efforts pour tenter de déblayer les passages», raconte Moulay Malek Bouhamdi, un proche qui ne cache pas sa douleur.

Idriss Aqiq, un autre proche des victimes, revient sur les derniers moments avant le drame: «Ils se sont retrouvés face à un obstacle majeur dans le tunnel, un bouchon qu’ils ne parvenaient pas à dégager malgré tous leurs efforts. Quelqu’un leur a suggéré d’utiliser une bonbonne de gaz butane et du carbone pour produire de la chaleur et ainsi débloquer le passage.»

«Ils ont donc introduit la bonbonne dans le tunnel pour entamer leur intervention. À peine dix minutes s’étaient écoulées depuis son entrée… et soudain, l’explosion s’est produite.» La voix tremblante, il ajoute: «Cinq ouvriers se sont alors retrouvés piégés: deux travaillaient pour le bassin hydraulique et trois autres pour une entreprise privée.»

Alertées immédiatement après l’explosion, les équipes de secours – composées de la Protection civile, de la Gendarmerie royale, des forces auxiliaires et des autorités locales, appuyées par le staff de la mine de Zgounder – ont convergé vers le chantier. Mais pour les secouristes, l’opération s’annonçait périlleuse dès le départ. «Le tunnel était très dangereux. Il y avait des émanations de gaz résiduelles, de la boue et des débris partout», témoigne Moulay Malek Bouhamdi.

Après plusieurs heures d’efforts ininterrompus, les équipes mobilisées ont finalement réussi à extraire les cinq dépouilles. Les premières ont été retrouvées entre 5h et 6h30, lundi matin, tandis que les trois autres ont été exhumées l’après-midi. Les corps ont ensuite été transférés à la morgue du Centre hospitalier régional Hassan II d’Agadir.

Une commission mandatée par le ministère de l’Équipement et de l’Eau a été envoyée sur place pour examiner les circonstances et les causes ayant conduit au décès des cinq ouvriers.

Par M'hand Oubarka
Le 27/01/2025 à 19h54