Rencontrée sur place, Monika Brümmer raconte pour Le360 comment elle utilise cette plante pour construire un chalet. Architecte de profession, Monika est la partenaire et conseillère d’Abdellatif Adbib, le grand défenseur de la variété Beldia dans toute la région dite Ketama, près d’Issaguen au pied de la montagne Nouh.
Ce couple travaille inlassablement à la valorisation de cette plante afin que les agriculteurs locaux se prennent en charge et assurent «le progrès de la population locale à partir de leurs ressources, à savoir le cannabis de la variété Beldia». Cette culture vient d’être agréée et légalisée par l’ANRAC que dirige le gouverneur Mohamed El Guerrouj.
Si Abdellatif Adbib s’arme de la légalisation pour rendre cette culture plus productive et plus rentable à des fins médicales, industrielles et alimentaires, Monika Brümmer, quant à elle, travaille sur les dérivés extraits de la Beldia pour la construction. Pour cela, elle cherche d’autres matières qu’elle pourrait tirer de cette plante pour réaliser son projet d’habitat, le premier qu’elle espère concrétiser dans la région.
Monika dira au micro de notre média que «cette zone perchée sur la montagne est dans mon cœur. Je n’ai pas la nationalité (marocaine) en ce moment, mais tout ce qui peut présenter un intérêt pour ce pays, c’est ma nationalité, c’est celle du lieu où je rencontre l’environnement pour travailler», a-t-elle affirmé.
Ainsi, elle a eu l’idée géniale de construire un chalet, une maison de montagne, à partir des dérivés de la Beldia. Et d’expliquer que «les murs, par exemple, du chalet ont été consolidés et stabilisés par le biais de l’huile de cannabis extraite de la Beldia alors que la toiture a été réalisée en bois de cèdre». La ferme du couple se trouve en effet en plein cœur d’une cédraie qui culmine à 1.700 mètres d’altitude.
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«On a utilisé aussi les tiges des plantes mâles de la Beldia pour la construction des murs, du socle et des fondations», a-t-elle indiqué. «Le promoteur du projet a également exploité les pierres arrachées du sous-sol de la région», a-t-elle ajouté avant de qualifier d’«écologique» le chalet.
«Je veux contribuer à la sauvegarde du patrimoine urbanistique et culturel de la région», a poursuivi Monika Brümmer avant de faire part de sa volonté de dupliquer ce genre d’habitation inédite. Elle souhaite la promotion de son projet à travers divers soutiens. «Je cherche des aides pour acquérir notamment un foncier pour produire des dérivés à partir du cannabis de la variété Beldia», a conclu cette femme pleine de volonté.