L’imam marocain, Yassine Al Firaki, a été expulsé par les autorités espagnoles le 6 mars courant par le poste frontière Beni Ansar, limitrophe de la ville de Mellila occupée. Agé de 33 ans, ce prédicateur de l’idéologie salafiste et wahabite a été arrêté le 5 février 2017, à Corréa dans la région de Nazar, en possession de 700.000 euros. Selon le journal Al Pais, l’imam aurait reçu cet argent d’une association koweitienne qui figure dans la liste noire de l’ONU et des Etats unis comme ayant des liens avec les organisations terroristes Daesh et Al Qaïda.
Les services secrets espagnols croient savoir que cet argent était destiné à construire un centre d’études islamiques à Corréa dans la région de Nazar pour propager l’idéologie salafiste radicale au sein de la communauté marocaine. Le ministère des finances espagnol avait commencé à enquêter sur les mouvements de fonds qui arrivent du Golf depuis l‘attentat de Barcelone commandité par l’imam marocain Abdelbaki Issati. Selon Le journal Al Pais, ces fonds atterrissent dans les comptes des salafistes marocains qui s’en servent pour répandre l’idéologie wahabite radicale.
Le journal Navarra considère que l’expulsion de l’imam marocain dépasse la seule sécurité de l’Etat et prend une ampleur régionale. Il cache en effet une guerre secrète entre le Maroc, d’une part, et le Koweït et l’Arabie saoudite, d’autre part, pour contrôler le domaine religieux en Espagne. Sachant, ajoute le journal, que le Maroc adopte le rite malékite qui relève de l’islam modéré et du juste milieu, contrairement à l’idéologie wahabite radicale.