La vie des mineurs marocains non accompagnés résidant en Espagne est en danger. Ils sont la cible, depuis quelque temps, d’une campagne xénophobe menée par des activistes d’extrême-droite de ce pays, ce qui s’est traduit récemment par des actes de violence, notamment dans la région de la Catalogne, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 13 et 14 juillet.
L’une des ces attaques a d’ailleurs fait quatre blessés parmi les mineurs marocains, il y a quelques jours, dans une commune de la banlieue de Barcelone, précise le quotidien. Des activistes d’extrême-droite ont ainsi commencé par inciter les habitants des localités avoisinantes de la capitale de la Catalogne à protester contre la présence des mineurs marocains non accompagnés dans leur région. La manifestation a dégénéré et les contestataires ont tenté de forcer un centre d’accueil abritant ces mineurs, dont quatre ont été blessés dans cette descente.
Un peu partout en Espagne, les activistes d’extrême-droite espagnols distribuent, depuis un certain temps, des tracts hostiles à la présence des jeunes Marocains sur le territoire de leur pays. En même temps, le discours xénophobe dirigé contre cette catégorie ne cesse de prendre de l’ampleur. Heureusement, relève le journal, une partie de la société civile s’est mobilisée pour le contrer.
Ces évènements ont poussé, par ailleurs, le conseiller chargé du portefeuille de l’Emploi et des affaires sociales au gouvernement autonome de la Catalogne, Chakir El Hamrani, d’origine marocaine, à hausser le ton. Il a clairement tenu pour responsable de cette campagne raciste des groupes d’extrême-droite qu’il a menacés de poursuivre devant la justice, souligne le quotidien. Le responsable du gouvernement local a d’ailleurs annoncé son intention d’entreprendre des démarches en ce sens, et ces derniers doivent répondre devant la justice des accusations de xénophobie, violence et violation de domicile, en référence au centre d’accueil.
En parallèle, alors que le discours xénophobe se fait de plus en plus audible en Catalogne, dans d’autres régions d’Espagne la société civile s’est mobilisée pour faire pression sur les autorités afin de protéger les mineurs marocains non accompagnés. Les acteurs associatifs exigent également du gouvernement un meilleur traitement pour cette catégorie sociale, en lui permettant notamment l’accès aux services de la protection sociale, au système de santé et à l’enseignement.
En outre, rappelle le quotidien, le Parlement catalan avait voté, dernièrement, une décision très courageuses au bénéfice ces mineurs. Ces derniers pourront désormais continuer à percevoir l’aide financière qui leur est accordée par le gouvernement local jusqu’à l’âge de 23 ans.