Des milliers d’enfants sont exploités par des réseaux criminels en France, mais demeurent encore trop souvent perçus et traités comme des délinquants et non comme des victimes. C’est ce que souligne le nouveau rapport sur l’exploitation criminelle des mineurs, rendu public par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des humains.
Dans ce rapport, l’organisme onusien précise que «81% des enfants exploités par les réseaux criminels sont originaires du continent africain et plus particulièrement d’Algérie et du Maroc, alors que 19% seraient issus d’Europe, notamment d’Europe de l’Est et du Sud – principalement de Roumanie et de Bosnie-Herzégovine». Ces statistiques ne reflètent pourtant pas la réalité, puisqu’il s’agit uniquement des victimes identifiées par les associations actives dans ce domaine, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 9 et 10 août.
Selon le quotidien, le rapport attribue les causes de ce phénomène aux difficultés rencontrées par les mineurs à leur arrivée en France. Ces obstacles incluent la barrière de la langue, une méconnaissance du système juridique et de leurs droits, et des freins à l’accès aux services de protection de l’enfance. Le rapport mentionne également les difficultés liées à l’obtention d’un titre de séjour, à la formation professionnelle et, plus tard, à l’emploi.
C’est de cette précarité sociale et économique que profitent les réseaux criminels pour exploiter les mineurs. Ces derniers sont contraints de travailler dans des conditions inhumaines pour rembourser des «dettes» liées au voyage, au logement ou à la protection contre des groupes rivaux.
Selon la même source, ces enfants vulnérables sont également victimes de prostitution, de trafic de drogue et d’autres formes de délinquance. Le rapport estime qu’à travers le monde, 49,5 millions de personnes vivent dans une situation d’esclavage moderne, et que 28% d’entre elles sont des enfants en France.








