Le Maroc compte quelque 12.000 hammams traditionnels qui participent à la dégradation de l'environnement et à l'épuisement des nappes phréatiques, sans oublier la raréfaction des ressources en eau potable. La consommation d’eau et de bois de chauffage de ces bains publics coûte au Maroc entre 3% et 5% du PIB. Ils occasionnent également la déperdition de plusieurs millions de mètres cubes d'eau potable. Et, en plus du bois, les hammams consomment plus d’un million de tonnes de fuel. Ce qui représente un véritable danger pour l’environnement.
Bien plus, ces hammams traditionnels ne se conforment pas aux normes environnementales et sont responsables, en grande partie, de la pollution de l'air causée par les dégagements du dioxyde de carbone. Sans parler de leur facture énergétique très élevée et de leur faible retour sur investissement.
Pour remédier à ce problème, des projets de substitution de combustible et d'économie de l'eau ont bien été élaborés par différents services étatiques et des associations actives dans le domaine de la protection de l'environnement, mais ils sont loin d'atteindre leur objectif. Ainsi, comme l'explique le président de l'Aassociation des propriétaires de hammams traditionnels à Oujda, cité par le quotidien, le projet d'utilisation des chaudières améliorées et à faible consommation qui devrait réduire de 50% à 70% la consommation de bois de chauffage et d’eau a échoué car il est inadapté à la réalité de ces établissements.
Le responsable de l’Association intervenait lors d'une journée d'étude, organisée jeudi 24 mars à Oujda, sur les retombées environnementales de la gestion des hammams traditionnels. Des propositions d’alternatives aux systèmes actuels ont été étudiées au cours de cette rencontre pour réduire la consommation d’eau et d’énergie. Un projet a également été annoncé, en ce sens. Il comporte plusieurs axes dont la sensibilisation des propriétaires de ces d'établissement, ainsi que le renforcement du cadre juridique et institutionnel. Ce projet sera financé, notamment, par l'Union européenne et le Fonds pour l'environnement mondial.