Alors que tout le monde se préparait à un retour à la normale dans les écoles à compter du 2 janvier, après la conclusion de l’accord du 26 décembre, voici que les enseignants ont décidé de prolonger leur mouvement de grève. Un nouveau débrayage a ainsi été observé pendant trois jours avec une marche nationale à Rabat.
Face à cette situation, le ministère de l’Éducation nationale a fait appel à la méthode forte, en dernier recours. Des décisions disciplinaires administratives ont ainsi été prises pour dissuader les enseignants de continuer leur mouvement de grève, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 6 et 7 janvier.
Pour l’heure, explique le quotidien, un grand nombre d’enseignants ont été suspendus à titre provisoire, en attendant que le conseil disciplinaire statue sur leur cas. Cette suspension, décidée selon les termes de l’article 73 du dahir de 1958 portant statut général de la fonction publique, est assortie d’un gel des salaires, à l’exception des allocations familiales des intéressés.
Parallèlement, les directions régionales de l’Éducation nationale ont mis en application la procédure d’abandon de poste à l’encontre des enseignants grévistes. Les directeurs des différents établissements scolaires ont adressé des mises en demeure aux membres du personnel pédagogique concerné, les sommant de rejoindre leur poste dans un délai qui ne dépasse pas 28 heures dans les zones urbaines et 72 heures pour les établissements situés dans le monde rural.
Les directions régionales, explique le quotidien, en sont venues aux méthodes musclées, après avoir épuisé toutes les voies du dialogue, sans résultat.
Le temps ne joue pas en faveur du ministère, soutient le quotidien, après la perte de semaines de temps scolaire impossible de rattraper, surtout pour les niveaux sanctionnés par des certificats de fins d’études.
D’après le quotidien, la tension règne au sein du corps enseignant. Une partie des enseignants reprochent aux syndicats d’avoir conclu un accord social sectoriel avec le gouvernement alors que d’autres ont le sentiment «d’avoir été utilisés» par les syndicats.
Cela dit, le département de l’Éducation nationale, rappelle Assabah, vient d’élaborer un plan national intégré pour la gestion du temps scolaire et l’organisation pédagogique de l’apprentissage des élèves de tous les cycles d’enseignement. Ce plan porte notamment sur la prolongation de l’année scolaire d’une semaine pour les trois cycles, tout en offrant aux élèves le temps d’achever les programmes des matières certifiantes.