C'est un drame effroyable qui s'est noué au quartier El Oulfa à Casablanca dimanche dernier et qui préocuppe les quotidiens de ce vendredi 26 juillet. "Il est 10h du matin quand cette pharmacienne âgée de 46 ans, mère de 3 enfants, a défenestré sa petite fille de 7 ans", rapporte le quotidien arabophone Akhbar El Yaoum. Croulant depuis six mois sous les dettes, la femme, arrêtée par la police, a avoué aux enquêteurs, qu'"elle devait plus 600.000 dirhams à une banque et à ses fournisseurs. Elle cherchait donc à commettre un crime pour être emprisonnée", ajoute le quotidien.
Arrivés sur les lieux, le dimanche en milieu de matinée, les sevices de police sont accueillis par une mère calme qui a avoué tout de suite son crime, décrit le quotidien arabophone qui va jusqu'à retranscrire les aveux de la mère. "Il était exactement 9h quand l'idée m'est venue. Alors que mes deux autres enfants et mon mari dormaient encore, j'ai réveillé ma fille aux alentours de 10 heures. Et sous prétexte de jouer avec elle, je lui ai lié les mains et les pieds, bandé les yeux avant de la conduire jusqu'à la fenêtre... et je l'ai poussée dans le vide. Je me suis mise à crier jusqu'à l'arrivée de mon mari", tel le témoignage de la mère repris par Akhbar Al Yaoum.
Le père refuse de porter plainte
Al Massae donne de son côté des précisions sur l'état de la petite fille défenestrée. "Au moment où son père la retrouve sur le bitume, elle était encore en vie. Il la transporte immédiatement à l'hôpital pour enfants du quartier Oasis", lit-on sur le journal. Selon le quotidien, "l'état de la petite fille était critique à son arrivée à l'hôpital : plusieurs fractures au niveaux des côtes et une hémorragie interne. Les médecins n'ont pas caché leur pessimisme. La petite fille a succombé à ses blessures lundi matin".
Quant à la mère, elle a tout de suite été arrêtée par les services de police, et même si le père a refusé de porter plainte contre elle, en avançant que ces deux autres enfants avaient encore besoin de leur mère, elle sera condamnée pour homicide volontaire, indique le quotidien Akhbar Al Yaoum. C'est dire que le surendettement peut être la cause de drames familiaux, surtout lorsque l'on sait le taux d'endettement des Marocains.