De nombreux dysfonctionnements ont été relevés ces deux dernières années dans la gestion et la collecte des déchets à El Jadida. Selon le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du 8 août, le dossier a pris de graves tournures, à tel point que la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca, dans le cadre de son enquête préliminaire, a auditionné plusieurs personnes, que le journal n’a pas identifiées, ni par leur nom ni par leur fonction.
Mais tous doivent répondre à des questions relatives aux nombreux manquements observés dans la gestion de la propreté à El Jadida, une mission confiée à Arma, dont le propriétaire n’est autre que le fils de l’ancien patron de Maroc Télécom, Abdeslam Ahizoune.
De son côté, le président du conseil communal de la ville d’El Jadida a fait appel à un bureau d’études pour assurer le suivi et le contrôle au quotidien du travail d’Arma, une mission qui était du ressort de la commission ad hoc au sein de la mairie. Cette dernière n’a jamais réussi à obliger le gestionnaire délégué de la propriété à se conformer à ses engagements consignés dans le cahier de charges. Elle est même accusée de laxisme à son égard.
C’est qui pousse à poser deux questions. Quel lien y a-t-il entre l’entrée en ligne de la BNPJ de Casablanca et la désignation d’un bureau d’études pour assurer le contrôle et le suivi du travail d’Arma? Y a-t-il anguille sous roche au sein même du conseil communal?
Ce qui est certain, c’est qu’une association des droits humains a porté plainte dans ce dossier en accusant, d’une part, la société Arma de recruter des ouvriers non déclarés à la CNSS et, d’autre part, en dénonçant de présumés «arrangements» entre le conseil de la ville et la société Arma, perçus comme une complicité entre Arma et le Conseil de la ville d’El Jadida.
Pour preuve: les pénalités régulièrement infligées à Arma ont été drastiquement revues à la baisse sur la foi de procès-verbaux dûment signés par le conseil de la ville. Ainsi, une pénalité s’élevant légalement à 660.728,53 DH a été abaissée à 217.201,15 DH.
De même, les camions de ramassage des déchets, censés être dotés de GPS en vue de localiser à temps leur emplacement, n’ont jamais utilisé un tel équipement. L’amende relative à ce manquement a été fixée à 544.728 DH, finalement réduite à 50.400 DH par un autre procès-verbal du conseil communal.
Rien que pour l’année 2024, et alors qu’Arma devait payer des pénalités cumulées de 1.386.000 DH, elle n’a finalement déboursé que 673.101,15 DH. Et ce, suite à la présentation de documents justificatifs qui lui ont permis d’effacer une bonne partie de son ardoise. Comme quoi, la société d’Ahizoune-fils préfère payer de modiques pénalités plutôt que de remplir la mission de service public pour laquelle elle a été grassement rétribuée.




