Constat: à El Jadida, les habitants circulent enveloppés par les puanteurs que dégagent des ordures ménagères non ramassées. ARMA, la société délégataire en charge de leur collecte et de leur gestion, ne remplit visiblement pas ses engagements envers la commune urbaine, et ne respecte donc plus les conditions préalablement définies dans le cahier des charges qui lui avait été dévolu.
Alors que le contrat qui lie cette entreprise à la commune urbaine d’El Jadida arrive à échéance en ce mois d’octobre, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore validé la demande de prolongation d’une année de la mission d’ARMA, qui avait été formulée en avril 2023 par les membres du Conseil de la Ville d’El Jadida, au cours d’une session ordinaire.
«Cette situation alarmante a été fortement soulevée par les élus de la ville lors de la session du mois d’octobre de la commune urbaine, qui s’est tenue mercredi dernier», écrit Al Akhbar, ce mardi 17 octobre 2023.
Questionné sur l’insalubrité qui prévaut dans la ville et asphyxie sa population, Jamal Berbiâa, président de la commune urbaine d’El Jadida, a expliqué qu’«il ne reste devant le conseil qu’une seule option, celle de lancer un nouvel appel d’offres pour la gestion déléguée du service public des déchets ménagers et assimilés dans la ville».
C’est là l’unique décision à prendre, a-t-il poursuivi, «après le retard du ministère de l’Intérieur de valider l’annexe 4 de la convention de la gestion déléguée en vertu duquel la commune versera vingt millions de dirhams à la société ARMA pour gérer le secteur pendant une année, afin de permettre à la commune de préparer un nouveau cahier des charges et lancer un nouvel appel d’offres».
Pour le président de la commune, «le Conseil de la Ville pourrait recourir au décret du 20 mars 2013, relatif aux marchés publics et à l’article 6 de la loi 54.05 régissant la gestion déléguée, qui dispose que «le délégataire peut être sélectionné par voie de négociation directe dans les cas exceptionnels»».
Malgré ces explications, selon Al Akhbar, «les élus de la ville ne cachent pas leur colère sur cette impasse, et leur crainte de voir leur ville crouler sous les déchets d’ordures qui asphyxient l’atmosphère et sont une calamité pour l’environnement».