Égalité hommes-femmes: le Maroc parmi les 10 derniers de la classe, selon le Forum économique mondial

Le siège du Forum économique mondial en Suisse.

Le Maroc a reculé d’un point dans l’édition 2024 de l’indice mondial de l’écart entre les sexes publié par le Forum économique mondial (WEF). Il est, en fait, classé 137ème sur 146 pays, figurant ainsi parmi les 10 derniers de ce classement qui évalue les progrès vers la parité entre les hommes et les femmes.

Le 13/06/2024 à 09h01

Le Maroc n’arrive pas à réduire l’écart entre les hommes et les femmes. Ce gap s’est même creusé selon l’édition 2024 de l’indice mondial y afférent Global Gender Gap Index, qui vient d’être publiée par le Forum économique mondial (WEF).

Le Maroc a, en effet, reculé d’un point par rapport à 2023, se classant 137ème sur 146 pays couverts par cette édition, ce qui le place parmi les 10 derniers pays de ce classement chapeauté par l’Islande et clos par le Soudan.

À noter que cet indice, qui a été introduit pour la première fois par le WEF en 2006, vise à évaluer les progrès vers la parité entre les sexes dans quatre domaines (sous-indices): la participation et opportunités économiques, l’éducation, la santé et survie, l’autonomisation politique.

Le Maroc est plus mal classé dans la participation et opportunités économiques (141ème), alors qu’il arrive 131ème dans le sous-indice santé et survie, 118ème en ce qui concerne le niveau d’éducation et 85ème dans le critère de l’autonomisation politique.

Notre pays se trouve ainsi dans le groupe d’économies ayant les niveaux de parité économique les plus bas (40,6%), avec le Bangladesh (31,1%), le Soudan (33,7%), l’Iran (34,3%), le Pakistan (36%) et l’Inde (39,8%).

Ces économies enregistrent toutes une parité inférieure à 30% en termes des revenus du travail et à 50% dans le taux de participation au marché du travail.

Les Marocaines bien représentées sur le plan politique

En revanche, pour l’autonomisation politique des femmes, Global Gender Gap Index 2024 montre que le Maroc se défend plus tôt.

Il est, en effet, le deuxième pays dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) où les femmes occupent des postes ministériels, avec un taux de 26,3%, derrière la Tunisie (36,4%) et devant la Jordanie (22,2%).

De même, les femmes au Maroc sont bien représentées au parlement (24,3%), au même titre que l’Égypte (27,7%), par rapport au reste de la région. La parité totale au parlement n’étant atteinte qu’aux Émirats arabes unis.

Le classement du WEF montre que la région MENA, dans son ensemble, se classe au dernier rang de toutes les régions, avec un score de parité entre les sexes de 61,7%. Toutefois, nuance-t-il, la région a connu une trajectoire globalement positive depuis 2006, faisant progresser son score de 3,9%.

En matière de participation économique et d’opportunités, les pays de la région MENA sont au 7ème rang au classement général, avec un score de 43,1%.

La participation au marché du travail reste faible dans la région, mais la représentation dans les rôles professionnels évolue positivement, indique le WEF.

Éducation: progrès notables dans la région MENA

Pour le niveau d’instruction, il a connu des progrès notables, avec un score de 97,2%, et montre une parité généralisée entre les sexes en matière d’alphabétisation et de scolarisation à tous les niveaux d’enseignement.

S’agissant du critère de la santé et la survie, le score de la région est de 96,4%, avec des ratios de sexe équilibrés à la naissance, mais des écarts persistants en matière d’espérance de vie en bonne santé.

Les performances de la région en matière d’autonomisation politique en 2024 se classent au plus bas de toutes, avec 11,7%, bien que derrière ce chiffre se cache une augmentation de 8,4% de la parité politique depuis 2006, avec des niveaux croissants de représentation des femmes aux postes ministériels et parlementaires dans tous les pays.

Par Lahcen Oudoud
Le 13/06/2024 à 09h01