Un colloque scientifique sur le phénomène d'effondrement des colonies d'abeilles qui touche actuellement le Maroc, s’est tenu ce vendredi 25 février 2022, à Rabat, en présence du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki.
Selon le ministre, les facteurs à l’origine de ce phénomène sont liés aux conditions climatiques, telles que l'augmentation de la température et le déficit de précipitations, et aux conditions environnementales, telles que l'insuffisance des pâturages en quantité et en qualité.
L’effondrement des colonies d’abeilles s’explique également par les conditions liées à l'état sanitaire des ruchers et les moyens de prévention utilisés, a-t-il ajouté, précisant que les multiples analyses de laboratoires ont écarté toute présence de maladie connue des abeilles.
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Le ministre a indiqué que le département de l'agriculture à travers l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) s'est rapidement mobilisé avec l'implication de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'apiculture (FIMAP). Des investigations de grande ampleur ont été aussitôt engagées sur le terrain afin de déterminer l'ampleur de ce phénomène et élucider les facteurs ayant favorisé son apparition.
Il a, à ce propos, soulevé que les premiers résultats dégagés ont montré que ce phénomène de disparition des colonies d'abeilles est «un phénomène nouveau» dans le Royaume et concerne «certains apiculteurs dans des zones précises avec des degrés variables». «Les investigations et les recherches se poursuivent dans le cadre d'un comité multidisciplinaire regroupant les différentes parties prenantes», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le département de l'agriculture a élaboré un plan d'action pour appuyer la filière et réduire les effets de ce phénomène. Il s’agit principalement d’une campagne nationale de traitement contre les varroas, un parasite bien connu et qui fait l'objet de traitement régulier, et de la mise en œuvre d'un programme de sensibilisation au profit des apiculteurs sur les bonnes pratiques apicoles.
Le plan d’action consiste également à renforcer le système national de surveillance et de suivi des mortalités et des disparitions des abeilles, à appuyer les apiculteurs touchés pour le repeuplement des ruches, et à mettre en place une base de données nationale pour l'enregistrement des apiculteurs et leur traçabilité.
Mohamed Sadiki a rappelé que le secteur apicole a enregistré un «développement sans précédent» entre 2008 et 2020 sous l'impulsion du Plan Maroc Vert. Aujourd’hui, la production de miel culmine à 8.000 tonnes par an (contre 4.700 tonnes en 2009), pour une valeur ajoutée de 822 millions de dirhams.
De son côté, le docteur Abderrahman El Abrak, directeur de la protection du patrimoine animal et végétal au sein de ONSSA, a mis en avant le rôle socio-économique du secteur apicole au Maroc, relevant que «plus de 36.000 apiculteurs tirent leurs revenus totalement ou partiellement de cette activité».
le docteur El Abrak a également fait savoir qu'une enquête élargie est en cours de réalisation visant notamment à évaluer l'ampleur du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles au niveau national et à déterminer les facteurs prédisposant à l'apparition de ce syndrome.