Deux immeubles se sont effondrés dans la nuit du 9 au 10 décembre 2025 à Bensouda, faisant 22 morts et 16 blessés. Dans ce quartier de relogement construit il y a près de vingt ans, le drame n’étonne guère ceux qui vivent à proximité. Depuis des mois, ils côtoient fissures béantes et bruits menaçants. Certains ont même continué d’habiter ces bâtiments fragilisés malgré plusieurs avis d’évacuation les avertissant clairement du danger.
«Je suis allée moi-même voir les autorités compétentes pour signaler les fissures chez moi. On m’a ordonné d’évacuer en mai dernier», indique une voisine, les yeux posés sur sa maison toujours debout.
À quelques mètres, un autre habitant regarde les gravats avec angoisse. «Nous ne savons pas encore s’il faut rester ou évacuer», dit-il.
Renseignement pris: des ordres d’évacuation ont été déjà formulés. Le drame interroge ainsi la mauvaise qualité du bâti, qui relève en partie de la responsabilité des habitants. Mais il pose aussi la question des mesures de contrôle qui devraient être en vigueur avant toute délivrance d’autorisation d’habiter.
D’ailleurs, un peu plus loin, un riverain désigne les façades fissurées du quartier. «Ces constructions anarchiques, on en voit dans beaucoup de quartiers populaires. Il faut durcir les contrôles pour éviter d’autres tragédies», alerte-t-il.
شهود يروون تفاصيل فاجعة فاس.. صدمة ورائحة الموت تتسلل من تحت الركام
Les autorités locales de la préfecture de Fès ont confirmé mercredi que le bilan définitif, après l’achèvement des opérations de recherche et de déblaiement, s’établit à 22 morts et 16 blessés de gravité variable. Les deux immeubles effondrés avaient été construits en 2006 dans le cadre d’opérations de construction autonome au profit des habitants du douar Aïn Smen, dans le programme «Fès ville sans bidonvilles».
D’après le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Fès, le premier bâtiment était inoccupé, tandis que le second accueillait une cérémonie de baptême.
Une expertise technique lancée
Parallèlement à l’enquête judiciaire ouverte sous la supervision du parquet, des investigations administratives et une expertise technique ont été confiées à un bureau d’études spécialisé. Elles visent à établir les causes techniques exactes de l’effondrement, à identifier d’éventuels dysfonctionnements dans les procédures légales et les normes de construction et à clarifier l’ampleur des responsabilités administratives et techniques liées à ce drame.
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