Education: vers une «nationalisation» des manuels scolaires

Les libraires en appellent au soutien de l'Etat . DR

Revue de presseLe ministère de l’Education devrait reprendre la main sur l’édition et la production des manuels scolaires, après les dysfonctionnements relevés dans ce secteur. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Assabah.

Le 15/02/2024 à 19h15

C’est un changement qui pourrait avoir d’importantes répercussions sur le système éducatif. Le ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports s’apprête à décréter une «nationalisation» des manuels scolaires, en faisant de leur édition une de ses prérogatives. Cette mission relevait jusque-là des éditeurs.

C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 16 février, expliquant que la décision de la tutelle serait motivée par les dysfonctionnements constatés ces dernières années sur le marché des manuels scolaires, depuis que leur édition et leur production ont été confiées aux éditeurs.

Ces dysfonctionnements, ajoute la même source, concernent à la fois la forme et le contenu de ces manuels. Pour satisfaire certains courants politiques et sociétaux et préserver le «business», les éditeurs n’hésitent pas à modifier le contenu de certains manuels scolaires. Autre dysfonctionnement: le renouvellement des éditions des manuels chaque année, dicté par l’offre et la demande. Les éditeurs veillent bien entendu à produire des manuels dans lesquels les élèves peuvent écrire pour éviter qu’ils puissent les réutiliser. Sans parler du fait que les pouvoirs publics ont quelquefois dû intervenir pour «censurer» des contenus non conformes.

Dans ce contexte, ajoute Assabah, le ministre de tutelle a annoncé que son département travaillait sur un nouveau modèle éducatif et économique. Ceci fait aussi référence aux recommandations émises par le Conseil de la concurrence, suite à une analyse approfondie du marché des manuels scolaires. Le conseil a ainsi recommandé à l’Etat de gérer la production et l’édition des manuels des cycles primaires et secondaires dans le cadre de sa mission de préservation des intérêts du pays, de son identité et de ses valeurs.

Selon Assabah, il était devenu nécessaire pour les pouvoirs publics de réagir, après l’apparition d’une «anarchie» ces dernières années. D’après le journal, des courants politiques ou idéologiques ont ainsi fait le pari de faire émerger une nouvelle génération acquise à leur cause via les manuels scolaires.

Par Fayza Senhaji
Le 15/02/2024 à 19h15