Une vidéo aura suffi pour mettre le ministère de l’Education en état d’alerte maximale. Chakib Benmoussa, ministre de tutelle, s’est rendu ce mercredi au lycée Ibn Youssef à Marrakech, dont l’internat vient d’accueillir des victimes du séisme d’Al Haouz. L’objectif: s’enquérir de la situation sur le terrain, après la diffusion d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux par l’une des rescapées du tremblement de terre.
Dans leur édition du vendredi 22 septembre, Assabah et Al Akhbar rapportent que la vidéo montre l’état délabré des locaux de l’internat dans lequel résidaient déjà des étudiantes, et où ont été placées certaines des rescapées du séisme d’Al Haouz. Pourtant, rappelle Assabah, le roi Mohammed VI avait clairement insisté sur le respect de la dignité des sinistrés et l’écoute de leurs besoins. C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer que le ministre ait pris lui-même en charge le dossier, en «s’envolant» rapidement pour vérifier l’état des lieux.
Al Akhbar explique, de son côté, qu’au moment de la diffusion de la vidéo, Chakib Benmoussa se trouvait déjà sur le terrain, inspectant les conditions dans lesquelles étaient dispensés les cours dans les classes de fortune aménagées près des villages touchés. Dès qu’il en a pris connaissance, il s’est alors rendu au lycée Ibn Youssef où il a rencontré des étudiantes résidant à l’internat en question. Elles se sont toutes plaintes des conditions dans lesquelles elles étaient hébergées. Elles ont également mentionné la qualité des repas qui laissent à désirer.
D’après les deux journaux, ce qu’il a constaté sur les lieux a poussé le ministre de l’Éducation à prendre des décisions urgentes, comme le souligne un communiqué de la tutelle dont se font écho les deux publications. On y apprend ainsi que des travaux de réaménagement urgents ont été ordonnés afin de mettre à niveau l’internat. Ces travaux devaient même démarrer dès ce jeudi. Idem pour le nombre d’étudiantes intégrées à l’internat. Il a décidé de le revoir à la baisse, en coordonnant avec les autorités locales afin de déplacer 230 étudiantes.
Pour ce qui est des repas, le contrat avec le prestataire a été annulé sur le champ, tandis que des consignes strictes ont été données afin de doter les étudiantes de casiers de qualité pour ranger leurs affaires. On ne sait pas encore si des décisions disciplinaires seront prises.
Néanmoins, Assabah précise que la responsabilité incombe au Directeur régional de l’éducation et au Directeur de l’académie régionale qui ont autorisé l’intégration d’étudiantes sinistrées dans cet établissement alors qu’il ne disposait pas des moyens pour leur assurer des conditions d’études dignes.
Pour sa part, Al Akhbar rappelle que 6.000 élèves de différents niveaux étaient inscrits dans six établissements situés dans des zones sinistrées. Beaucoup d’entre eux ont dû être déplacés. Près de 800 devront, par exemple, poursuivre leur scolarité au collège Mohammed V, 400 au lycée Ibn Youssef, et près de 350 à l’institution Caddi Ayyad