Ecoles marocaines: les données qu’on préférerait ignorer

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Revue de presseKiosque360. De nouvelles statistiques concernant l’école marocaine viennent d’être rendues publiques et remettent sérieusement en question les réformes opérées ces dernières années.

Le 17/01/2019 à 20h19

Ce sont de nouvelles données choc que vient de révéler le Conseil supérieur de l’Education et de la formation. 84% des élèves des écoles marocaines sont issus des couches sociales les plus défavorisées. Ils sont ainsi quatre fois plus nombreux que ceux issus des couches moins vulnérables.Al Massae, qui rapporte l'information dans son édition du vendredi 18 janvier, indique que ce pourcentage a enregistré une croissance de 9 points depuis 2011. La même source ajoute que l’étude réalisée par le Conseil, basée sur les statistiques de 2016, révèle que la plupart des enfants marocains poursuivent leurs études dans des «écoles de pauvres», une tendance qui se renforce d'année en année. Par ailleurs, la part des Marocains étudiant dans des écoles où sont inscrits des élèves issus de familles aisées décroît continuellement. A titre de comparaison, la moyenne mondiale voudrait que seuls 29% des élèves étudient dans des «écoles de pauvres», soit un niveau très loin de la réalité marocaine.

L’étude démontre, ajoute le journal, que 63% des élèves marocains n’ont pas accès à une bibliothèque dans leur établissement scolaire. Il s'agit là du plus haut pourcentage observé parmi les pays étudiés. De même, le taux des élèves ne disposant pas d’ordinateur est passé de 31% en 2011 à 67% en 2016. Par ailleurs, 6% des élèves disposent d’un équipement informatique qu’ils peuvent utiliser durant les cours, contre une moyenne mondiale de 43%. Le pire est que ce chiffre semble s’inscrire en baisse continue depuis quelques années.

Un autre constat fait froid dans le dos: le Maroc enregistre, en effet, parmi les pays étudiés, le pire des scores en matière de formation continue des enseignants. C’est dire l’état du système éducatif national, un secteur qui a pourtant bénéficié de plusieurs milliards de dirhams, ces dernières années, pour être réformé. En vain, semble-t-il.

Par Fayza Senhaji
Le 17/01/2019 à 20h19