Le centre de la commune rurale d’Oulad Zbair, dans la province de Taza, a été secoué cette semaine par une effroyable affaire criminelle qui a coûté la vie à une jeune médecin de la direction régionale de la Santé de Fès-Meknès. La victime, Hoda W., née en 1985, a été retrouvée morte et démembrée, ses restes dissimulés dans le jardin de la maison familiale de son époux, lui-même médecin à l’hôpital Al Ghassani de Fès, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 19 et 20 juillet.
Selon plusieurs sources citées par le quotidien, la jeune femme s’est présentée lundi dernier à son poste à la direction régionale de la Santé, tout comme son mari, Mohamed B., qui travaillait à proximité. Mais dès le lendemain, mardi 15 juillet, le couple a mystérieusement disparu. Inquiets de ne plus avoir de nouvelles, le père de la victime et son oncle ont alerté la police, qui a aussitôt ouvert une enquête et mobilisé des moyens technologiques pour localiser le téléphone de la disparue.
L’exploitation des données a conduit les enquêteurs jusqu’à la résidence familiale du mari à Oulad Zbair, à une centaine de kilomètres à l’est de Fès. Des équipes de la gendarmerie de Bni Frassen, de la police judiciaire, scientifique et technique, appuyées par des chiens renifleurs, ont minutieusement fouillé les lieux. La macabre découverte a eu lieu dans un petit jardin derrière la maison: le corps de la jeune femme y avait été enterré, découpé en morceaux, lit-on.
Des traces de sang ont également été relevées dans le coffre de la voiture de son mari, retrouvée à Fès. Le mari, lui, reste introuvable depuis la disparition de sa femme. Tout porte à croire qu’il aurait fui le territoire national pour rejoindre la ville de Nice, en France, où réside sa famille et où il avait étudié la médecine, relève Al Akhbar.
Les premiers éléments de l’enquête laissent penser que le meurtre aurait pu être commis au domicile conjugal à Fès avant que le corps ne soit transporté, dans le coffre de la voiture, jusqu’à Oulad Zbair pour être enterré. Le procureur général près la Cour d’appel de Fès a ordonné une autopsie et confié à la brigade régionale de la police judiciaire le soin de faire toute la lumière sur cette affaire qui plonge collègues et responsables de la direction régionale de la Santé dans une profonde tristesse.
D’après des témoignages recueillis par Al Akhbar dans leur entourage professionnel, le couple traversait une période de tensions depuis plusieurs mois. Le mari soupçonnait sa femme d’entretenir une liaison avec un technicien du laboratoire régional d’analyses médicales, employé dans le même établissement. Ces soupçons avaient dégénéré en conflit ouvert. Le médecin aurait confronté ce collègue, qui aurait nié toute relation avec la défunte devant la direction régionale, avant d’être agressé par le frère du médecin. L’intervention de la police avait permis d’apaiser la situation, mais le climat de suspicion s’était aggravé jusqu’au drame final.
Le couple laisse derrière lui deux enfants en bas âge.








