Les faibles réserves de sang au Maroc ne cessent d’inquiéter les milieux médicaux, mais pas seulement. Aujourd’hui, ce sont les politiques qui tirent la sonnette d’alarme en appelant à des actions urgentes pour remédier à la situation.
Dans son édition du vendredi 15 janvier, Al Ahdath Al Maghribia s’intéresse aux conclusions de la mission exploratoire menée par des députés de la commission des secteurs sociaux au sein de la première chambre. Cette dernière a, en effet, livré cette semaine son rapport et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est alarmant.
D’abord, il y a la situation des stocks eux-mêmes. Le rapport appelle dans ce sens à l’urgence de doter les centres de transfusion sanguine des moyens humains et matériels permettant une reconstitution rapide de stocks suffisants. À cet effet, il a été souligné que les dons quotidiens ne dépassent pas les 1.000 poches par jour, alors que le besoin quotidien des différents centres est compris entre 1.200 et 1.500 poches de sang. Et encore! Le rapport note une augmentation continue des besoins en raison de plusieurs facteurs comme le vieillissement de la population, et donc l'augmentation du nombre de malades chroniques.
Ensuite, le quotidien rapporte que la mission exploratoire a mis le doigt sur l’aspect qualitatif du sang disponible dans les différents centres. À ce niveau, un appel est fait pour que le contrôle de la qualité soit renforcé à travers, entre autres, la mise en place d’un dispositif spécifique de contrôle des opérations de qualification biologique des dons de sang. De même, il est important de prévoir des audits réguliers des centres de transfusion et de les inscrire dans une démarche de certification de la qualité.
Dans le même registre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que la mission parlementaire a également relevé des problématiques majeures qui nuisent au rendement du Centre national de transfusion sanguine. Il s’agit particulièrement du volet lié à la commercialisation des produits dérivés du sang. Alors que le secteur privé peut librement en importer depuis 2010 afin de répondre aux différents appels d’offres que lance le ministère de la Santé, le centre national se retrouve de fait exclu de ses marchés en raison de son statut. En d’autres termes, il se retrouve confronté à une concurrence déséquilibrée avec le secteur privé, ce qui cause une nette dégringolade de ses revenus.
En attendant, force est de souligner qu’en termes de dons, une nette disparité est constatée entre les différentes villes du royaume. Alors que Meknès et El Jadida connaissent par exemple une hausse de 22% et 17% respectivement des quantités de sang collectées, des villes comme Oujda et Casablanca connaissent des taux de croissance à peine supérieurs à 1%. En face, les besoins dans ces villes atteignent des niveaux élevés.