Domaine maritime: après Dar Bouazza, les autorités s’attaquent aux cabanons de Tamaris

Lors de l'opération de destruction des restaurants des plages privées à Dar Bouazza, jeudi 15 mai 2025. (A.Gadrouz/Le360)

Revue de presseAlors que des centaines de résidents des cabanons de Tamaris, installés depuis des décennies sur le littoral, défendent leur droit à occuper ces lieux au nom de titres de propriété et de jugements antérieurs, les autorités leur opposent des injonctions d’évacuation au nom de la préservation du domaine public maritime. Une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 26/05/2025 à 20h59

Depuis plusieurs semaines, les propriétaires des cabanons de Tamaris, nichés en bord de mer, sont sommés de libérer les lieux par des mises en demeure émanant des autorités. Pourtant, ces habitants, pour certains établis depuis plus de quarante ans, invoquent une légitimité ancrée dans le temps: acquisition régulière des parcelles, paiement scrupuleux de redevances annuelles (6.000 dirhams) et détention de documents officiels attestant leur conformité. «Des jugements rendus en leur faveur par les tribunaux viennent conforter leur droit à demeurer sur ces terres», rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 27 mai.

La tournure récente du dossier suscite l’émoi. Les résidents dénoncent des décisions de justice obtenues, selon eux, via une plainte déposée par une entité qualifiée de «société fictive». Une accusation qui jette une lumière trouble sur l’intégrité des procédures engagées. «Ils soulignent, par ailleurs, n’avoir jamais été légalement informés de ces nouveaux jugements, contraires aux arrêtés antérieurs», note Al Akhbar.

Pour les héritiers de ces cabanons, souvent expatriés en Europe, la situation relève du cauchemar administratif. Entre attachement sentimental à un patrimoine familial et crainte d’une expulsion précipitée, ils exigent des éclaircissements sur la légalité des mesures prises. «Nous sommes prêts à saisir à nouveau les tribunaux si aucune issue équitable n’est proposée», prévient l’un d’eux, évoquant un possible contentieux transnational.

Par Hassan Benadad
Le 26/05/2025 à 20h59