Dans le but de dénoncer certaines pratiques auxquelles ont recours des laboratoires pharmaceutiques, les pharmaciens se sont insurgés, dans une lettre adressée à Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, de la distribution gratuite d’échantillons de certains médicaments.
Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 19 août 2024 indique que la Fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc vient de transmettre, au ministère de la Santé, cette lettre qui contient une mise en garde à propos de la distribution non réglementée, par certains laboratoires pharmaceutiques, d’échantillons de médicaments. Pour les pharmaciens, il devient urgent de mettre un terme à ces pratiques.
Le quotidien précise que les pharmaciens se sont fondés, dans leur argumentaire adressé au ministre, sur la présence parmi ces échantillons distribués gratuitement auprès de médecins de médicaments qui peuvent s’apparenter à des psychotropes.
Bien entendu, cette distribution relève purement du marketing, ce qui déplaît aux pharmaciens.
En fait, explique Al Ahdath Al Maghribia, les pharmaciens ciblent surtout un laboratoire en particulier, qui a récemment distribué ce type de médicaments auprès de médecins exerçant dans des hôpitaux et des centres de santé relevant du ministère de la Santé, et dans des cabinets et des cliniques privés.
Le syndicat précise que seuls les pharmaciens sont habilités à distribuer ce type de médicaments auprès de leurs patients, sous réserve de la présentation d’un certificat médical récent.
Cette condition précise, la Fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc craint qu’elle ne soit pas respectée par ce laboratoire pharmaceutique qui a initié une distribution gratuite de ces médicaments auprès de médecins, dans le but de les promouvoir.
Les représentants des pharmaciens se sont donc adressés au ministère de la Santé et ont décrit les difficultés qu’ils ont eues pour retracer le circuit de ces médicaments après leur distribution par le délégué médical rémunéré par ce laboratoire pharmaceutique, ce qui, insistent-ils, pourrait être un danger pour la santé des personnes qui l’auraient reçu suite à la prescription d’un médecin.
Al Ahdath Al Maghribia indique par ailleurs que le syndicat des pharmaciens appelle le ministère de la Santé à instaurer un dispositif de contrôle des distributions gratuites de médicaments, en souhaitant qu’un délai de six mois au maximum soit imposé, après la mise sur le marché d’un nouveau médicament, afin que celui-ci qu’il puisse être promu auprès des médecins.
Le quotidien rappelle que cette lettre de la Fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc au ministre de la Santé intervient quelque temps après que des représentants de cette profession ont appelé à une nécessaire révision de la législation en vigueur, à propos de la distribution des médicaments psychotropes. Les dispositions actuellement prévues datent en effet de 1922.