Mercredi dernier, les principales centrales syndicales ayant pris part aux différents rounds du dialogue social organisés ces dernières semaines ont été unanimes pour rejeter les propositions faites par le gouvernement en réponse à leur cahier revendicatif. Les 6 milliards de dirhams et poussières consentis par El Othmani sont, à leurs yeux, «dérisoires», «inacceptables» et «dénotent de l’absence d’une bonne volonté chez le gouvernement».
C’est ce qui fait écrire à Al Akhbar de ce week-end des 28-29 avril que le gouvernement El Othmani ne fait que suivre, en matière de dialogue social, les traces de l’exécutif précédent dirigé par Abdelilah Benkirane, ce dernier n’ayant jamais rien voulu consentir aux syndicats, à part les promesses non tenues.
Pour sa part, le quotidien Assabah se fait l’avocat des syndicats, face au gouvernement bien sûr, et plaide pour la mise en œuvre totale et immédiate des accords signés le 26 avril 2011 entre le gouvernement du Premier ministre de l’époque, l’Istiqlalien Abbas El Fassi, et les patrons des centrales syndicales. Pour Assabah, c’est en définitive l’échec de la politique socio-économique du gouvernement qui est la cause de l’impasse actuelle que traverse le dialogue social.
Al Ahdath Al Maghribiya de ce week-end estime, de son côté, que face au pessimisme des centrales syndicales, le gouvernement affiche au contraire un grand optimisme quant à la possibilité de parvenir rapidement à un accord avec ses interlocuteurs du dialogue social. Selon le quotidien, le gouvernement se dit très attaché à la nécessité de faire «aboutir avec succès le dialogue social». Ainsi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a affirmé jeudi dernier que le gouvernement «tient au dialogue social et à la conclusion d’un accord tripartite, accord qui aura pour conséquences l’amélioration des revenus, du pouvoir d’achat et qui contribuera à la réduction des disparités sociales».
Preuve que le gouvernement continue à tendre sa main aux syndicats, Assabah rapporte qu’El Othmani et Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi et ancien SG de l’Union nationale du travail au Maroc (syndicat affilié au PJD), assisteront, mardi prochain, aux défilés marquant le 1er mai aux côtés des dirigeants syndicalistes.
