«Que se passe-t-il au Lycée Descartes?», interroge en intitulé d’un communiqué de presse l’association Touche pas à mon enfant. L’organisation présidée par Najat Anwar explique avoir «appris avec consternation des informations concernant un membre du corps enseignant du Lycée Descartes à Rabat qui aurait abusé d’une élève mineure en la manipulant et en l’exploitant sexuellement, selon les informations circulant dans les médias couvrant cette affaire».
Pour rappel, un professeur de l’établissement est mis en cause pour avoir entretenu des relations sexuelles avec une collégienne âgée de 14 ans au moment des faits.
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Selon des sources consultées par Le360, l’enseignant, A.B., serait professeur d’anglais et, d’après un courriel envoyé par la direction de l’établissement aux parents, «membre du personnel de droit local». Sa relation avec la collégienne a été révélée publiquement par l’un des camarades de cette dernière sur X (anciennement Twitter) dans le cadre d’un thread qui comportait des captures d’écran de conversations et de messages entre le professeur et l’élève. Des messages (supprimés depuis du réseau social) à «la teneur inacceptable», selon la direction, qui les «condamne avec la plus grande fermeté».
Quid du professeur? Selon ce même courriel signé par François Cuilhe, proviseur du Lycée Descartes, celui-ci «ne fait plus partie du personnel». Mais pour l’association Touche pas à mon enfant, le fait que le professeur en question ne soit plus en poste ne suffit pas.
Du côté des élèves, même son de cloche, et un témoignage récolté par Le360 atteste de la crainte que l’homme récidive ailleurs: «Je suis un ami de l’élève qui a été victime d’abus de la part de ce professeur. Je vous écris ce message pour exprimer ma colère face à la possibilité qu’il ait de se rendre dans un autre établissement et d’imposer sa volonté en toute impunité», nous écrit ainsi cet élève qui a souhaité garder l’anonymat.
En effet, démettre le professeur incriminé de ses fonctions ne suffit pas, car, poursuit la présidente de l’association marocaine, «l’école est tenue de fournir une explication complète et transparente à l’opinion publique sur cette affaire, notamment en ce qui concerne les mesures légales prises à l’encontre de cet enseignant et le signalement de l’incident».
Et d’appeler «le lycée Descartes à assumer ses responsabilités en engageant des poursuites légales contre cette personne afin qu’elle réponde de ses actes».
«Dans le cas contraire, des actions légales seront entreprises contre l’établissement par l’ONG Touche pas à mon enfant, considérant cela comme une négligence envers la sécurité et la protection des enfants et des mineurs au Maroc», prévient Najat Anwar.