Des salafistes s’en prennent à la nouvelle plateforme numérique des hadiths

Le siège du ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Le siège du ministère des Habous et des Affaires islamiques. . DR

Revue de presseKiosqu360. Le lancement d’une plateforme de 10.000 hadiths du prophète sidna Mohamed a fermé la porte à l’exploitation de la religion et sa monopolisation par des salafistes et des jihadistes qui l’ont transformée en fonds de commerce. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 18/05/2022 à 21h14

En lançant une plateforme numérique qui regroupe 10.000 hadiths du prophète sidna Mohammed, le ministère des Affaires islamiques a abordé un domaine qui faisait l’objet de fausses interprétations, de mensonges et de lectures tendancieuses qui balisent le chemin de l’extrémisme et du terrorisme. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 19 mai, qu’après une année d’efforts et de recherches, un comité de huit Oulémas, reconnus pour leur savoir et leur expertise, a validé 10.000 hadiths et écarté 850 autres pour différentes raisons.

Ces hadiths qui n’ont pas été intégrés dans la plateforme ont suscité l’ire de certains «Chioukhs» qui ont lancé une vaste campagne de dénigrement contre le ministère de tutelle. Autant dire que le département d’Ahmed Toufik a fait mal aux bastions des interprétations extrémistes de la religion musulmane en faisant la différence entre le Hadith «sahih» (authentique), «hassan» (bon) et «daîf» (faible). Ce faisant, les huit Oulémas ont mis de côté les hadiths jugés contraires aux règles et aux principes qui font l’unanimité, à la raison, à l’histoire et à la dignité humaine.

Le quotidien Assabah estime que cette sélection des dires et des actes du prophète sidna Mohamed a fermé la porte à l’exploitation de la religion et sa monopolisation par certains chiouks qui l’ont transformée en fonds de commerce. Ce n’est donc pas étonnant que le ministère des Affaires islamiques devienne la cible des symboles des courants salafistes et jihadistes qui ont renié à leurs collègues le droit de l’Ijtihad (effort de réflexion), de la classification et de la sélection.

Des intégristes qui interprètent les hadiths à leur guise en recourant, sans réserve, aux doctrines, ouvrages et archives orientaux. L’un d’eux a renié aux oulémas marocains l’effort de sélectionner les hadiths authentiques du prophète en ironisant, «comme si cette sélection a échappé à l’attention des imams de l’islam qui ne lui ont pas donné l’intérêt qu’elle mérite». Un raisonnement qui comporte des appels à s’en prendre au comité des oulémas marocains et à l’accuser de falsifier les hadiths du prophète.

Par Hassan Benadad
Le 18/05/2022 à 21h14