Les autorités espagnoles ont annoncé, lundi dernier, le démantèlement d’une organisation de traite de femmes marocaines à des fins d’exploitation sexuelle. Les éléments de la police ont arrêté quatre membres de ce réseau, parmi lesquels figure deux femmes. Ils ont, par ailleurs, entendu les témoignages de plusieurs victimes, dont des immigrées marocaines et africaines se trouvant en situation irrégulière en Espagne.
Selon les premières investigations, le réseau ciblait les immigrées marocaines qui ne disposent pas de documents de séjour et leur promettait de régulariser leur situation. Ces femmes étaient d’abord embauchées en tant que serveuses, avant d’être contraintes à se prostituer dans des appartements de la région d’Extremadura. Selon les témoignages des victimes, les membres de cette organisation criminelle les attiraient en leur faisant miroiter l’obtention d’un emploi légal et l’hébergement dans un appartement de luxe. Mais les jeunes femmes finissaient par être séquestrées et exploitées sexuellement moyennant 300 euros par jour.
Pis encore, ces criminels filmaient, à leur insu, les immigrées marocaines dans des positions compromettantes en vue de les faire chanter si elles décidaient de demander la régularisation de leur situation. Face à cette épée de Damoclès, les victimes n’osaient donc se rebeller, de peur que ces vidéos ne parviennent à leurs proches, au Maroc. Elles ne pouvaient pas, non plus, dénoncer leurs bourreaux aux autorités compétentes de crainte d’être expulsées vers le Maroc pour défaut de carte de séjour.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 26 février, que la police espagnole a arrêté, en flagrant délit, quatre membres de cette organisation dans un appartement de la ville touristique de Zafra. Les médias espagnols rapportent que le démantèlement de cette organisation criminelle s’est fait suite à des investigations qui ont révélé l’existence d’une mafia opérant dans le trafic des immigrées africaines et l’exploitation sexuelle.
Les services de la police de la province de Badajoz sont parvenus à localiser trois Marocaines qui leur ont avoué qu’elles travaillaient pour ce réseau dont elles ont révélé l’identité et l’adresse des membres. Selon une étude sur la traite des femmes étrangères publiée par le journal Diario de Cadiz, les Marocaines figurent parmi les immigrées les plus exploitées par ces réseaux dans la province de Cadiz. En l'occurrence, elles subissaient, de plus, les pires humiliations de la part de leurs clients et étaient contraintes à l’avortement dès l’apparition des premiers signes de grossesse.