Alors que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est connue pour sa verdure et ses ressources en eau abondantes, la réalité actuelle peint un tableau bien différent. Un déficit pluviométrique alarmant a été enregistré au cours de la saison hydrique 2023-2024, marquant une période critique pour la gestion des ressources hydriques dans la région.
Selon Tarik Dib, chef du service de gestion des ressources hydriques à l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos, la zone relevant de cette agence a connu, entre septembre 2023 et février 2024, un déficit de précipitations de 34% par rapport à la même période l’année dernière.
La comparaison des chiffres est éloquente: alors que la région a enregistré près de 360 mm de précipitations durant la même période l’année dernière, elle n’en a reçu que 250 mm cette année. Le déficit de 85% dans les apports en eau aux barrages est encore plus préoccupant, avec seulement 86 millions de mètres cubes enregistrés, contre 500 millions sur la période allant de septembre 2022 à février 2023.
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Cette chute s a réduit la capacité de remplissage des barrages du bassin hydraulique du Loukkos à 42%, contre 59% à la même période l’année passée. Ainsi, le volume total actuel ne dépasse pas 715 millions de mètres cubes, bien loin des 1.015 millions de l’année précédente.
La zone d’intervention de l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos s’étend sur une superficie de 12.805 km2, couvrant presque la totalité de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Elle est délimitée au nord sur près de 260 kilomètres par la mer Méditerranée, à l’ouest par l’océan Atlantique sur 140 kilomètres, au sud par le bassin du Sebou et à l’est par le bassin de la Moulouya. Elle répond aux besoins de 3,54 millions d’habitants, soit 10,5% de la population marocaine.