Une nouvelle arnaque où, cette fois, sont impliqués des gendarmes, vient défrayer la chronique à Rabat. Le tribunal vient de rendre son verdict dans un procès où des gendarmes étaient poursuivis dans une affaire d’arnaque dont ont été victimes des promoteurs immobiliers.
Le détail de l’affaire est rapporté par Al Akhbar dans son édition du mercredi 27 juillet.
La publication indique que la Chambre des crimes financiers de Rabat vient de condamner deux gendarmes impliqués dans une affaire d’arnaque et de falsification ciblant des promoteurs et des hommes d’affaires opérant à Rabat, Témara et Ain Atiq. Selon la même source, 9 ans de réclusion au total ont été prononcés contre les accusés dans cette affaire, soit trois hommes en tout, dont un gendarme à la retraite. Les deux premiers inculpés, deux gendarmes encore en activité, ont écopé respectivement de 5 et 3 ans de prison ferme. Le retraité, accusé d’avoir joué un rôle d’intermédiaire pour attirer les victimes dans le piège de la bande, a écopé lui d’un an de prison.
Comme le rappelle le journal, les premières investigations dans le cadre de cette affaire avaient déjà conduit à la suspension des deux gendarmes. Ils étaient accusés d’escroquerie, de corruption et de falsification de documents officiels destinés à piéger des hommes d’affaires. Ils auraient même utilisé des documents portant des cachets de la haute commanderie de la gendarmerie pour convaincre leurs victimes. Il s’agit, comme l’explique la publication, de contrats de location portant sur des appartements, des villas et des immeubles censés être destinés à des fonctionnaires de la gendarmerie.
En fait, le stratagème des deux gendarmes et de leur complice retraité était de faire croire aux promoteurs immobiliers arnaqués qu’ils se verraient verser des loyers très conséquents pour la location de leurs biens, en contrepartie de «commissions» dont le montant total s’élèverait, selon les estimations, à plus de 3 millions de dirhams. Le mode d’emploi était simple: le retraité repérait ses victimes et leur faisait son offre avant de faire appel aux deux autres gendarmes qui présentaient les documents nécessaires.
Comme le rapporte Al Akhbar, certains des logements qui devaient être loués sont restés vides pendant plus de trois ans, durée pendant laquelle les trois complices assuraient aux promoteurs concernés que leurs droits étaient préservés même si les logements étaient inoccupés. Mais leur jeu a rapidement été révélé au grand jour, ce qui leur a coûté des années de prison.