Samedi soir, dans une petite maison du quartier El Hamri, à Erfoud, le temps s’est figé. Une amie venue simplement ranger la demeure d’une défunte a fait une découverte qui glace le sang: celle du corps sans vie d’une fillette de quatre mois, dissimulé dans le congélateur familial. Une scène d’horreur qui a déclenché une enquête policière aux relents de véritable énigme criminelle, indique le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 1er octobre.
Quelques jours plus tôt, le 22 septembre, la tragédie avait déjà frappé cette famille. La mère, une jeune femme célibataire, travaillant comme serveuse dans un café de la place de l’Armée Royale, avait succombé à une crise cardiaque foudroyante devant l’école primaire Lalla Meryem, alors qu’elle accompagnait sa fille aînée de six ans.
Le choc avait bouleversé ses proches et le quartier entier. Mais, personne ne pouvait imaginer que ce drame en cachait un autre, encore plus incompréhensible, relève Assabah.
Lorsque l’amie de la défunte a franchi la porte du domicile, six jours après la disparition de la mère, elle ne pensait qu’à remettre un peu d’ordre et préparer la maison à recevoir les condoléances. En ouvrant le congélateur, elle s’est retrouvée face à l’impensable: le petit corps, glacé d’un nourrisson. Paniquée, elle a aussitôt alerté la police.
Rapidement, les enquêteurs de la brigade locale de la police judiciaire, accompagnés d’un officier de police scientifique et des autorités locales, se sont rendus sur place. La rue fut bouclée, le logement fut sécurisé, et les premières constatations furent effectuées. La fillette fut ensuite transférée à la morgue de l’hôpital de proximité, afin de subir une autopsie.
Mais l’affaire, loin de se limiter à un simple constat tragique, s’est compliquée dès les premiers résultats médicaux. Selon une source proche de l’enquête, l’autopsie de la jeune mère n’a pas permis d’apporter la certitude qu’elle avait donné naissance à l’enfant. Une zone d’ombre est ainsi apparue: et si la fillette n’était pas réellement sa fille?
Cette hypothèse, aussi dérangeante qu’explosive, a immédiatement ouvert la voie à de nouvelles investigations, relate Assabah. Les enquêteurs cherchent désormais à retracer les derniers mois de la vie de la serveuse: était-elle réellement enceinte avant l’accouchement supposé? Sinon, d’où venait alors ce nourrisson? Pour lever le voile, les policiers interrogent ses collègues du café où elle travaillait, collectent des témoignages et confrontent les indices.
Le parquet, lui, reçoit au fur et à mesure des bribes d’informations sous forme de procès-verbaux, attendant que l’enquête préliminaire livre enfin des réponses aux questions brûlantes: qui est ce bébé? Pourquoi son corps a-t-il été placé dans ce congélateur? Et quelle part de vérité se cache derrière ce drame à tiroirs?
Dans les ruelles d’Erfoud, les habitants, encore sous le choc, chuchotent mille théories. Mais,, pour l’instant, une seule certitude: derrière la mort brutale de cette mère et la découverte de cette fillette se cache une histoire plus complexe qu’elle n’y paraît. Et, il appartiendra aux enquêteurs de relier les fils de ce mystère, glaçant.








