Découverte au Maroc de fossiles de dinosaures datant de 66 millions d’années

Des fossiles de dinosaures, attribués à des cousins du Tyrannosaurus rex et datant de 66 millions d'années, ont été découverts au Maroc.

Dans le bassin d’Ouled Abdoun, à Khouribga, deux fossiles de dinosaures datant d’environ 66 millions d’années et cousins du géant T. rex, ont été trouvés. Selon les chercheurs, ces abélisauridés montrent des caractéristiques distinctes avec leurs museaux courts et leurs bras réduits.

Le 24/08/2023 à 10h47

Des chercheurs ont fait une découverte majeure dans le bassin d’Ouled Abdoun. Il s’agit des fossiles de deux cousins du redoutable Tyrannosaurus rex (T. rex), rapporte Sci.News. D’après les experts derrière cette identification, la trouvaille «remet en question nos conceptions traditionnelles de la biodiversité des dinosaures à la fin du Crétacé», suggérant que ces derniers «prospéraient dans des régions jusqu’alors insoupçonnées.»

Ces abélisauridés, avec leurs museaux et bras courts, vivaient à l’ombre des tyrannosaures du nord. Le premier, dont la taille est estimée à 2,5 m, a été identifié grâce à un os de pied déterré près de la ville de Sidi Daoui. Son cousin, nettement plus imposant, mesurant environ 5 m, a été reconnu grâce à un tibia trouvé à Sidi Chennane.

Mais ce qui intrigue réellement les chercheurs, c’est le lieu de ces découvertes. Selon Nick Longrich, paléontologue de l’Université de Bath, en Angleterre, «ces fossiles proviennent d’anciens lits marins. Une mer tropicale peu profonde, peuplée de plésiosaures, mosasaures et requins. Il est surprenant d’y trouver des dinosaures».

Selon les chercheurs, ces découvertes sont la preuve de la diversité des dinosaures en Afrique du Nord avant l’extinction massive de la fin du Crétacé. «La fin du Crétacé en Amérique du Nord montre une baisse de la diversité. Mais cela ne représente qu’une petite partie du monde. Il ne faut donc pas généraliser», ajoute le paléontologue.

Quant à la population des dinosaures dans des latitudes inférieures, comme le Maroc, elle semble avoir prospéré jusqu’à la fin de l’espèce. Comme le note le professeur Nour-Eddine Jalil, de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, «lorsque le T. rex régnait en Amérique du Nord, les abélisaurs dominaient en Afrique du Nord. Malgré leur rareté, ces restes de dinosaures envoient un message clair: juste avant la crise du Crétacé-Paléogène, la biodiversité ne diminuait pas, elle était au contraire florissante».

Par Nisrine Zaoui
Le 24/08/2023 à 10h47