Alors que les familles des deux victimes, décédées dans une clinique privée de Casablanca pendant leur accouchement, attendent les résultats de l’autopsie pour déterminer les véritables causes de leur décès, de nouveaux cas similaires ont été enregistrés dans une clinique à Berrechid. Heureusement, ces cas n’ont pas conduit à la mort des patients.
En effet, une clinique privée de Berrechid a traversé une semaine difficile après l’enregistrement de cas similaires à ceux survenus à la clinique Jnane Taddart à Casablanca. Il s’agit de trois patients, deux femmes et un homme, qui ont souffert d’un choc anaphylactique après l’administration d’anesthésiant pendant des opérations chirurgicales.
Les informations obtenues de sources fiables confirment qu’il s’agit de trois cas qui sont venus subir des opérations chirurgicales. Tout semblait normal au début, avant l’injection de l’anesthésiant. Cependant, une fois que la substance a circulé dans leurs corps, ils ont subi un choc anaphylactique sévère qui a évolué en empoisonnement. Les patients ont été transférés en soins intensifs.
Parmi ces cas, deux ont survécu et quitté la clinique, tandis que l’état d’un autre patient demeure «critique». Dès l’apparition de ces cas, la clinique a informé les autorités compétentes ainsi que le Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc.
L’anesthésiant sur la liste des soupçons
Les soupçons se portent à nouveau sur l’anesthésiant utilisé, car l’élément commun entre ces cas et ceux des deux femmes décédées à la clinique Jnane Taddart lors de césariennes, est l’anesthésiant administré.
Un responsable du Centre anti-poison et de pharmacovigilance a révélé, dans une déclaration pour Le360, que des échantillons de l’anesthésiant ont été reçus et analysés. Un rapport sera rédigé et soumis au ministère de la Santé et de la Protection sociale.
Ce même responsable a refusé de divulguer davantage de détails sur les résultats des analyses des échantillons en attendant la publication des conclusions dudit rapport par le ministère de la Santé.
Il est prévu que le ministère de la Santé et de la protection sociale publie la semaine prochaine les conclusions du rapport du Centre anti-poison concernant les analyses des échantillons d’anesthésiant utilisés dans les opérations chirurgicales, et qui sont suspectés d’être à l’origine des empoisonnements des patients.
Les anesthésistes alertent sur un lot spécifique
De leur côté, les professionnels de l’anesthésie et de la réanimation ont alerté, via leurs groupes professionnels sur des applications de messagerie, sur un lot spécifique d’anesthésiant local. Ils ont demandé la «suspension immédiate de toutes les opérations d’anesthésie rachidienne utilisant ce produit, jusqu’à la publication des résultats par les autorités compétentes».
Il s’agit du lot n° «H1128» d’un laboratoire pharmaceutique spécialisé, le même lot qui a été utilisé pour les deux patientes décédées lors de leur accouchement à Jnane Taddart, comme l’a confirmé une source de la clinique.
Un message a été diffusé à toutes les cliniques privées afin de retirer le lot n° «H1128» de l’anesthésiant en question, jusqu’à ce que la situation soit éclaircie après la publication du rapport du ministère de la Santé.
Une source auprès des professionnels de la réanimation et de l’anesthésie a précisé que cette mesure de retrait n’était pas officielle et ne provenait pas d’une recommandation du ministère, mais plutôt d’une initiative des professionnels qui échangent des informations entre eux via WhatsApp. Ceux-ci ont conseillé d’arrêter l’utilisation de ce lot après avoir suspecté ses effets néfastes sur certains patients, en attendant les conclusions du ministère de tutelle.