Debunk. La vérité sur la rumeur mensongère de démolition d’une zaouia à Sidi Ifni

L'abri pour délinquants présenté comme un lieu de culte à Sidi Ifni.

L'abri pour délinquants présenté comme un lieu de culte à Sidi Ifni.

Une bâtisse abandonnée sur une plage de Sidi Ifni a récemment été démolie, suscitant une vague de rumeurs sur son prétendu lien avec un site religieux. Retour sur les faits qui démentent cette version et éclairent sur une opération mal comprise.

Le 18/07/2025 à 15h28

Des images et commentaires partagés sur les réseaux sociaux ont alimenté la confusion ces derniers jours. La démolition d’un bâtiment isolé, perché sur une plage de la province de Sidi Ifni, a été présentée par certains comme une atteinte à une zaouïa religieuse. En réalité, cet édifice n’a jamais eu de vocation cultuelle, ni entretenu le moindre lien avec un site religieux.

Contactée par Le360, une source bien informée précise que le bâtiment en question, aujourd’hui en ruine, était un abri érigé il y a plusieurs années par des pêcheurs locaux. Abandonné depuis, il s’est progressivement dégradé, devenant un point de passage pour des individus aux activités parfois douteuses. À l’intérieur, des inscriptions murales et des graffitis aux messages déplacés en disent long sur l’usage réel des lieux, bien loin de l’image d’un espace sacré. «Quand on voit l’état des murs, on comprend vite qu’on n’est pas dans un lieu de prière», confie-t-il.

Notre source souligne d’ailleurs que la véritable zaouïa mentionnée à travers les rumeurs sur Internet se trouve à une distance considérable de cette bâtisse et ne présente aucune connexion, ni historique ni géographique, avec l’édifice démoli.

La véritable zaouïa se trouve à une distance considérable du site démoli.

Par sa position isolée et sa proximité avec une plage non surveillée, le site démoli était régulièrement utilisé comme point de repli pour des pratiques illégales. Certains y voyaient même un abri pour des candidats à l’émigration clandestine, profitant d’un littoral difficilement contrôlable.

Face à ce risque grandissant, la décision de raser la structure s’est imposée pour éviter qu’elle ne serve davantage de refuge aux dérives. Sur les réseaux, certains ont pourtant préféré crier à l’atteinte au patrimoine, confondant un simple bâtiment abandonné avec un espace cultuel respecté. Au-delà de la pierre et des murs, le respect des lieux de culte authentiques reste, plus que jamais, une valeur partagée, loin des polémiques virtuelles.

Par La Rédaction
Le 18/07/2025 à 15h28