Ce sont des centaines de Marocains qui ne pourront voyager pendant la période de l'Aïd, en raison de l'état d'urgence sanitaire et, surtout, de la cherté des transports publics. En effet, les contraintes imposées par les autorités publiques aux sociétés de transport des voyageurs ont fait flamber les prix des billets, constate le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 23 juillet. Entre autres mesures imposées aux transporteurs, l'obligation de réduire la capacité des autocars à 75%. Il y a quelques jours encore, ils ne pouvaient transporter qu'un nombre de voyageurs correspondant à la moitié de leur capacité totale.
Face à cette situation et pour rentrer dans leurs frais, ils ont décidé d'augmenter de manière exagérée les prix des billets, souligne le quotidien. D’ailleurs, à l’approche de l'Aïd Al-Adha, au vu de la demande et du risque de faire un retour à vide, les transporteurs desservant les destinations lointaines, notamment dans le Sud, ont l’habitude d'augmenter leurs tarifs. Cette année, à cause de la situation sanitaire du pays, cette tendance s’est accentuée, rendant le voyage hors de portée pour des milliers de familles.
Pourtant, éprouvés par de longs mois de confinement avec leurs enfants, de nombreuses familles espéraient saisir l'occasion de l'Aïd pour voyager et changer d'air. Citant plusieurs sources, le quotidien parle ainsi de «la cupidité et l'avidité» des professionnels du transport public des voyageurs, qui n'ont pas hésité à exploiter outrageusement des citoyens pourtant en détresse. Le simple citoyen n'a pas à supporter financièrement l'impact des décisions prises par les autorités publiques et affectant le business des transporteurs, assurent les mêmes sources.
Ainsi, poursuit Al Massae, l'Etat doit intervenir pour que les transporteurs ne profitent pas des usagers pour renflouer leurs caisses. D’autant que, poursuit le quotidien, la grande majorité des voyageurs travaille dans le secteur libéral, largement affecté par les retombées de la crise sanitaire. Du coup, des centaines de familles, surtout les familles nombreuses, sont contraintes de rester chez elles.
Par ailleurs, note le quotidien, la seule intervention du ministère de tutelle concernant cette période de l’Aïd est d'avoir demandé à ses services extérieurs de veiller à mobiliser le plus grand nombre possible de véhicules pour faire face à la demande. Le ministère a même encouragé les sociétés de transport touristique et de transport international à contribuer à cette opération en proposant un service public ouvert à tout le monde. Le ministère espère ainsi mobiliser le plus grand nombre de places possible pour répondre à la demande.