La polémique au sujet des prix exorbitants appliqués par plusieurs cliniques privées pour la prise en charge de patients positifs à la Covid-19 continue d’enfler. Désormais, ce sont les associations de protection des consommateurs qui se saisissent du dossier.
Dans son numéro du lundi 16 novembre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que la Fédération marocaine des droits du consommateur a réagi à son tour en demandant au chef du gouvernement d’intervenir pour mettre fin à l’anarchie, en activant les prérogatives que lui autorise la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Un des articles de cette dernière prévoit en effet que le gouvernement peut intervenir pour réguler les prix dans un secteur donné dans des contextes exceptionnels. Et la situation sanitaire actuelle est considérée comme telle.
D’ailleurs, dans sa correspondance au chef de l’Exécutif, le président de la Fédération donne comme exemple l’intervention du gouvernement, au début de la pandémie, pour réguler les prix des masques de protection et des gels hydro-alcooliques, ce qui a permis d’éviter les débordements que l’on constate aujourd’hui au niveau des tarifs des prestations de soins. Il appelle ainsi Saâd-Eddine El Othmani à réguler les prix des prestations médicales offertes aux patients Covid-19, mais aussi ceux appliqués par les laboratoires d’analyse pour les tests.
Cette sortie de la Fédération marocaine des droits du consommateur, fait remarquer le journal, intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des conflits entre les patients et leurs familles d’un côté, et plusieurs cliniques privées de l'autre, en raison de la facturation des prestations médicales. Dans certains cas, des établissements de soins imposent des prix jusqu’à 3 fois plus élevés que le tarif normal. Ils profiteraient ainsi, selon la même source, du manque de lits disponibles dans le secteur public pour accueillir les malades contaminés nécessitant une hospitalisation.
Cette situation n’a d’ailleurs fait qu’empirer avec le temps à cause de l’augmentation importante du nombre de contaminations, ces dernières semaines. Citant ses sources, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les prix facturés pour une nuit d’hospitalisation sont passés, dans certaines cliniques de Casablanca et Rabat, de 3.000 dirhams il y a trois mois à 15.000 dirhams. Sans parler, bien entendu, d’autres frais annexes dont le patient doit s’acquitter après son séjour en clinique pour se retrouver, à la fin, avec une facture de plusieurs dizaines de milliers de dirhams.
Pour rappel, le ministre de la Santé a récemment tenu une réunion avec les représentants des cliniques privées et de l’Agence nationale de l'assurance maladie pour discuter de la polémique sur les prix. Le communiqué sanctionnant cette rencontre ne dit pas si des mesures concrètes seront prises pour limiter les débordements constatés. Il s’est limité à citer l’importance de la mobilisation du public et du privé pour faire face à la situation sanitaire actuelle.