Selon le Centre européen de contrôle des maladies, la situation épidémiologique en Europe est caractérisée par une hausse rapide et importante des cas. Les non-vaccinés sont de loin les plus touchés. D’après le Pr Azeddine Ibrahimi, membre du Comité scientifique et technique de vaccination, cette évolution pourrait préfigurer ce qui pourrait se passer au Maroc dans un futur proche.
Celui qui est aussi le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, a rappelé, dans une publication sur Facebook, que la gestion proactive de la crise sanitaire repose sur la lecture et l’interprétation des données épidémiologiques dans le monde pour se projeter dans le futur.
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A ce titre, le Pr Azeddine Ibrahimi indique que les premières données disponibles montrent que la prochaine vague sera bien différente des autres étant donné qu’elle sera marquée par la domination d’un seul variant, qui est le Delta. Il a également expliqué qu’il y avait peu de respect des mesures barrières, d’où l’augmentation sensible des cas positifs au Covid-19 ailleurs.
Il s’agit aussi, selon lui, de la première vague qui touche simultanément de nombreux pays ayant des taux de vaccination contre le Covid-19 qui varient.
Pour ce qui est de l’Europe, le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat indique que dans les pays où les taux de vaccination ne dépassent pas 30% (en Russie, en Roumanie, en Hongrie et en Allemagne), il y a eu une hausse remarquable des cas positifs au Covid-19, des cas graves et des décès.
Toutefois, dans les pays où il y a des taux de vaccination très importants (comme en Grande-Bretagne, au Danemark et en France), et malgré le peu de respect des mesures de précaution, il y a un nombre élevé de cas positifs au Covid-19, mais le taux d’occupation des lits de réanimation et celui de létalité restent stables (et donc n’ont pas augmenté) et ont même connu une nette amélioration par rapport à la précédente vague.
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"Je vois l’avenir avec beaucoup d’espoir malgré les prémices de cette cinquième vague. Toutes les données disponibles indiquent que nous nous approchons du stade de coexistence avec le virus, comme ce qu'il se passe avec la grippe. Je tiens à rappeler qu’à chaque saison d'automne et d’hiver, il y a de nouvelles vagues de propagation de la grippe. Mais, étant donné que nous vaccinons et protégeons les groupes vulnérables, nous sommes en mesure d'affronter ce virus, sans qu’aucune pression ne soit exercée sur notre système de santé et sans restrictions (...) Bien que la vaccination contre la grippe ne protège pas contre la propagation des grippes, cela protège clairement la population vulnérable de développer des formes graves", a expliqué ce membre du Comité scientifique et technique de vaccination.
Ces données poussent celui qui est aussi le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat à se demander si le monde plongera désormais dans la "pandémie des non-vaccinés", puisque les personnes non-vaccinées représentent quasiment l'intégralité des hospitalisations et des décès.
Toutefois, a tempéré le Pr Azeddine Ibrahimi, le Maroc n’a pu vacciner que 62% de sa population contre le Covid-19 alors que la France, l'Espagne et le Portugal ont dépassé un taux de 80%. Il faut donc accélérer davantage la vaccination dans le Royaume pour une meilleure couverture vaccinale et une réponse adéquate à la prochaine vague.
"Nous devons donc rester fidèles à notre démarche proactive, en tirant des leçons et des enseignements des pays qui sont en train de confronter cette cinquième vague. Le Maroc est, d’ailleurs, en train de se préparer à affronter toute vague éventuelle, en élargissant sa vigilance épidémiologique sur les frontières, en fournissant tous les nouveaux traitements et médicaments et en améliorant son offre de soins. C’est pour cela que les adultes de plus de 40 ans, non-vaccinés, doivent adhérer à cette large opération pour accélérer, de leur côté, le retour à la vie normale", a-t-il souligné.