La question de la tarification de référence continue de faire polémique dans le secteur de la santé. Une coordination de représentants du secteur privé de la santé vient de lancer un appel à l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), afin que le dialogue soit relancé à propos de la révision de cette tarification, sur la base de l’accord conclu entre les différentes parties prenantes, le 13 janvier 2020.
L’ANAM appelle aussi à déployer davantage d’efforts afin de réduire le poids du coût des soins que supportent les patients, «afin de contribuer à améliorer la situation sanitaire globale» dans le Royaume.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 7 octobre, la demande de cette coordination a été considérée comme un appel ouvert à la mise en œuvre des directives royales concernant la protection sociale.
Ce chantier royal, précise le quotidien, «contribuera au développement de l’écosystème de la santé au Maroc et fera bénéficier les Marocains d’une équité dans l’accès aux soins».
Al Ahdath Al Maghribia précise que «cette coordination est composée de plusieurs organes, comme le Rassemblement syndical national des médecins spécialistes du secteur privé, le Syndicat national des médecins généralistes, le Syndicat national des médecins libéraux, ainsi que l’Association nationale des cliniques privées».
L’ensemble de ces représentations appellent aujourd’hui l’ANAM et les autres parties prenantes à ce dossier à programmer des réunions permettant de discuter de la tarification de référence instaurée en 2006 et qui n’a, depuis, connu aucune révision.
Pourtant, la réglementation prévoit que cette tarification soit révisée tous les trois ans, ce que la coordination présente comme étant un argument supplémentaire pour justifier sa demande.
Al Ahdath Al Maghribia relaie par ailleurs le fait que, pour les parties prenantes, le dernier accord qui avait été conclu en janvier 2020 est «une bonne base» pour réduire le poids des dépenses de santé que supportent les Marocains car, aujourd’hui encore, ils doivent «assumer l’écart entre ce que perçoivent les médecins comme rémunération pour leur travail et ce que remboursent réellement les organismes en charge de la couverture médicale».
Al Ahdath Al Maghribia précise en outre que «ce fait n’est pas anodin, puisque cela prive une partie des citoyens de l’accès aux soins, et provoque parfois des frictions entre les patients et les professionnels devant les soigner».
Dans leur appel à l’ANAM, les représentants du secteur privé ont rappelé «le contexte socio-économique actuel qui, malgré les efforts des pouvoirs publics, impacte lourdement certaines couches sociales, qui doivent en moyenne supporter jusqu’à 60% du coût des soins et se retrouvent souvent contraintes d’effectuer des arbitrages financiers, au détriment de leur santé».
La coordination cite en exemple des cas qui, «face au contexte difficile, préfèrent apprendre à cohabiter avec des maladies au lieu de les soigner, et c’est typiquement une conséquence du système de couverture médicale actuellement en vigueur, marqué par des tarifs de référence souvent très loin de la réalité».