Les terres collectives situées dans des zones importantes font l’objet de spéculation et de distributions inéquitables basées sur les liens de parenté et les interventions de personnalités bien placées.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 25 février, que cette situation a poussé le ministère de l’Intérieur, et non pas la direction des affaires rurales, à refuser de valider des dizaines de dossiers suspects. Des sources bien informées indiquent que des noms connus dans le monde du «business», ainsi que de grands agriculteurs et des promoteurs immobiliers, ont bénéficié de centaines d’hectares favorables à la culture de l’avocat.
La cession de cette large assiette foncière va à l’encontre du programme de la mobilisation d’un million d’hectares destinés à l’investissement et à la cession des terres «bours» (non irriguées) en faveur des membres des groupements des Soulaliyates. Sauf que ces cessions se font dans l’opacité totale et sans «appel d’offres».
Les barons du foncier dans la région du nord, et auparavant dans le Gharb, ont jeté leur dévolu sur des terres collectives dont certaines sont contiguës aux périmètres urbains. Ces barons recourent à l’intimidation pour contraindre les représentants (Nouabs) de la communauté des soulaliyates à signer les demandes sous prétexte qu’ils ont reçu des instructions venues d’en haut.
Le quotidien Assabah rapporte que la communauté des soulaliyates a demandé au ministre de l’Intérieur d’ouvrir une enquête urgente au sein de la direction des affaires rurales.
Les membres de ces collectivités «ethniques» dénoncent plusieurs violations dans la cession du patrimoine foncier collectif. Ils pointent du doigt certains gouverneurs, partis à la retraite, qui se sont convertis en investisseurs.
D’autres gouverneurs, ajoutent-ils, qui sont toujours en fonction, se sont associés à des hommes politiques et des promoteurs immobiliers en créant des sociétés au nom de leurs proches. Il faut rappeler que le foncier collectif qui fait saliver ceux qui cherchent à mettre la main dessus joue un rôle important dans le développement économique, aussi bien pour les bénéficiaires de cette communauté que pour l’État.