Le rapport annuel de la présidence du Ministère public sur le fonctionnement des parquets et la mise en œuvre de la politique pénale révèle des résultats significatifs dans la lutte contre la corruption et les crimes financiers. Le document fait état de l’interpellation de 61 personnes en situation de flagrant délit de corruption, dossiers qui ont été transmis aux juridictions compétentes dans le cadre des efforts visant à moraliser la vie publique et à protéger les deniers publics, relate le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 29 décembre. Ces affaires ont été déclenchées grâce au mécanisme de la ligne téléphonique directe dédiée au signalement des crimes de corruption et de détournement de fonds.
Au cours de l’année 2024, cette ligne a enregistré un total de 8.967 appels. Les procédures engagées ont abouti à des jugements de condamnation comprenant des peines privatives de liberté et des amendes, ce qui confirme, selon le rapport, le sérieux de ce dispositif et renforce la confiance des citoyens dans son efficacité et son utilité concrète dans la lutte contre la corruption.
Présenté par Hicham El Balaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du Ministère public, devant le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), le rapport souligne également une évolution mesurée des affaires liées aux crimes financiers. En 2024, les dossiers en cours devant les sections spécialisées ont connu un léger recul, passant de 948 affaires l’année précédente à 874. Les affaires de blanchiment d’argent, quant à elles, se sont stabilisées à 801 dossiers. Au total, 289 jugements ont été rendus au cours de l’année, dont une large majorité, estimée à 85%, s’est soldée par des condamnations.
Hicham El Balaoui a rappelé que la présidence du ministère public a instauré, depuis qu’elle a assumé la supervision des parquets le 7 octobre 2017, une tradition institutionnelle consistant à publier des rapports annuels réguliers. Cette démarche s’inscrit dans le respect des engagements constitutionnels et légaux, et traduit la volonté de consacrer les principes de transparence et de reddition des comptes, écrit Assabah. Ces rapports successifs constituent désormais une référence pour documenter l’action des parquets, suivre les indicateurs essentiels de leur performance et identifier les contraintes pratiques qui entravent parfois leur action.
Le rapport de 2024, qui est le huitième du genre, s’inscrit dans cette dynamique cumulative. Il offre au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire une image précise du fonctionnement des parquets au cours de l’année écoulée et dresse un bilan détaillé de la mise en œuvre de la politique pénale dans ses différents axes. Il s’appuie sur des données à la fois quantitatives et qualitatives, mettant en lumière l’ampleur des efforts déployés tout en exposant les difficultés persistantes.
En matière de lutte contre la criminalité et de protection de la sécurité et de l’ordre public, les indicateurs présentés sont contrastés, avec une tendance générale à la stabilité pour les affaires liées au terrorisme. Ainsi, 96 personnes ont été poursuivies dans le cadre de 116 affaires. Les statistiques font également état de 85.806 affaires liées à la sécurité et à l’ordre public, concernant 96.257 personnes, ainsi que de 169.679 affaires portant atteinte aux personnes, impliquant 205.816 poursuivis. Les crimes contre les biens ont donné lieu à 71.317 affaires concernant 83.675 personnes, tandis que 24.053 dossiers ont été enregistrés pour des infractions portant atteinte au régime de la famille et à la moralité publique. À cela, s’ajoutent 10.372 affaires relatives aux crimes de falsification, de contrefaçon et d’usurpation.
Selon le rapport, ces chiffres traduisent la vigilance constante des parquets face aux différentes formes de criminalité et reflètent une évolution positive dans la mise en œuvre de la politique pénale. Celle-ci vise à élever le travail du ministère public à un niveau qualitatif fondé sur le renforcement des garanties des droits, la rationalisation des mesures privatives de liberté, la protection accrue des personnes vulnérables, la préservation des fonds publics et la lutte résolue contre toutes les manifestations de la criminalité.








