Dans le monde, le cancer poursuit sa propagation alarmante. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer du sein est le premier cancer chez la femme à la fois dans les pays développés et dans les pays en développement. L’instance onusienne explique ainsi que l’incidence du cancer du sein progresse dans le monde en développement du fait d’une plus longue espérance de vie, de l’augmentation de l’urbanisation et de l’adoption des modes de vie occidentaux.
Au Maroc, le cancer du sein est en effet la forme de cancer la plus répandue. Près de 8.000 femmes dans le Royaume développent annuellement un cancer du sein. Selon les chiffres du ministère de la Santé, une femme sur six en est atteinte, soit 36% du total des cancers développés par les femmes. Dans sa livraison du 20 octobre, Al Ahdath Al Maghribia indique ainsi que le cancer du sein est en effet en tête de liste des cancers développés par les deux sexes, avec une proportion de 20%.
Alors qu’une certaine réduction des risques peut être obtenue par la prévention, les stratégies de ce type, à en croire l’OMS, ne permettent pas d’éliminer la majorité des cancers du sein qui apparaissent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où la maladie est diagnostiquée à des stades très avancés.
L’agence dirigée par Tedros Adhanom Ghebreyesus préconise ainsi le dépistage précoce afin d’améliorer l’issue de la maladie et les chances de survie. Pour l’OMS, c’est le principal moyen de lutter contre le cancer du sein et de permettre l’amélioration des chances de survie, ainsi que l’issue du cancer du sein.
C’est d’ailleurs l’essence même de la campagne "Octobre rose" qui, chaque année depuis 1985, est destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Une occasion de mettre en lumière celles et ceux qui combattent cette maladie, d’intensifier l’information et la sensibilisation et de réunir encore plus de fonds pour aider les chercheurs et les soignants.
En 2020, la campagne "Octobre rose" coïncide, en effet, avec la pandémie du Covid-19 et les efforts de lutte contre le virus. Plusieurs cancérologues et oncologues interrogés par Al Ahdath Al Maghribia mettent en garde contre les retards de diagnostic et de traitement des cancers durant la période de confinement. Cela se traduit, selon les spécialistes, par une aggravation des cas qui pourrait entraîner un excès de mortalité.
Malgré la levée du confinement, les spécialistes contactés par Al Ahdath Al Maghribia relèvent ainsi que le nombre de patients diagnostiqués et le nombre de ceux qui suivent un traitement contre le cancer dans les services d’oncologie reste en deçà des chiffres habituels. Idem pour la détection des cancers, dont le nombre a drastiquement baissé avec l’entrée en vigueur du confinement. "Octobre rose" est une occasion pour y remédier.