Le ministère de la Santé trouve des difficultés à combler les postes budgétaires réservés aux médecins, faute de candidats. Une situation qui menace de réduire à 7.000 le nombre des médecins dans les hôpitaux publics à l’horizon de l’an 2030, si ces derniers continuent à boycotter le concours de recrutement annuel. Il faut rappeler que le nombre des médecins exerçant dans le secteur public a atteint près de 12.000 en 2018. Cette carence de postulants pousse parfois le ministère de tutelle à réserver ces postes budgétaires à d’autres spécialités. Chose qui impacte le bon déroulement du programme des mutations, surtout pour les médecins qui, travaillant dans les zones éloignées, peinent à trouver des remplaçants. Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a d’ailleurs reconnu la faible attractivité du secteur public de la santé.
Il explique la réticence des candidats à passer le concours de recrutement par leur refus d’exercer dans les zones rurales et, particulièrement, dans les contrées les plus lointaines. Dans sa réponse à la question écrite du député Omar Balafrej, Ait Taleb déclare que «le ministère de la santé veille à assurer les ressources humaines nécessaires et à combler le déficit en cadres médicaux en prenant plusieurs mesures, tels le fonctionnement régulier des services manquant de cadres médicaux et paramédicaux, l’organisation des caravanes médicales et l’encouragement des partenariats avec les collectivités territoriales».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 3 février, qu’Ait Taleb a indiqué que son département avait pris les mesures susceptibles de motiver les ressources humaines. Dans ce contexte, ajoute le ministre, le plan de santé 2025 comporte un volet visant l’amélioration des conditions de travail et la prise de mesures incitatives pour les professionnels de la santé. Il s’agit notamment, précise Ait Taleb, d’instaurer une prime de rentabilité, de revaloriser les indemnités de risques professionnels, de moderniser la gestion des ressources humaines et d’actualiser le point d’indice et la gestion prévisionnelle des métiers et des compétences.
Il sera, par ailleurs, procédé à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la formation continue, ainsi qu’à un programme national de santé et de sécurité dans le travail qui se base sur la prévention et la gestion des risques en faveur des professionnels de la santé, conclut le ministre Khalid Ait Taleb.