La mesure est attendue depuis longtemps et suscite beaucoup d’espoir. Le gouvernement a élaboré un projet de décret portant application de la loi édictant des mesures particulières relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes produits dans le cadre de l’agrégation agricole. Cette dernière a été adoptée il y a plus de 3 ans, mais sa mise en application attendait la promulgation du décret relatif.
Dans son édition du vendredi 21 juin, Al Ahdath Al Maghribia s’intéresse de près à ce nouveau texte, dont l’adoption en Conseil du gouvernement a eu lieu ce jeudi. Le quotidien explique ainsi que cette adoption devrait permettre aux agriculteurs agrégateurs qui disposent d’unités de valorisation des fruits et légumes d’améliorer leur production et d’accéder aux circuits modernes de distribution.
Le texte fixe également les conditions et les procédures pour l’octroi des autorisations aux agrégateurs, et lève surtout l’obligation pour ces derniers de passer par les marchés de gros. Un véritable coup dur porté à la spéculation et à l’intermédiation dans le secteur, responsables d’écarts importants entre le prix de vente des produits agricoles au public et les revenus que génèrent réellement leurs producteurs.
Al Ahdath Al Maghribia fait également remarquer que l’agrégation agricole devrait permettre aux consommateurs de disposer de produits répondant aux normes sanitaires et de qualité, à l’instar des produits généralement destinés à l’export.
Le journal rapporte que les services du ministère de l’Intérieur, en coordination avec d’autres départements, travaillent à l’élaboration d’un texte visant à réorganiser les marchés de gros des produits agricoles. Ce texte devrait acter la création de 12 marchés de gros régionaux de nouvelle génération à l’horizon 2030.
L’aménagement de cinq d’entre eux est d’ailleurs déjà programmé à Rabat, Meknès, Berkane, Agadir et Marrakech. Ces nouveaux marchés devraient assurer les meilleures conditions sanitaires possibles pour la commercialisation de ces produits, tout en permettant leur traçabilité. Ces cinq premiers marchés de gros régionaux sont attendus pour 2025.
Par ailleurs, le quotidien rappelle que le gouvernement a mis en place un plan d’action visant à réformer le secteur de la distribution des produits agricoles. Parmi ses objectifs figure la couverture équitable du territoire national, tout en réduisant le nombre de marchés de gros disponibles dans le pays. Ainsi, de 38 actuellement, ils ne devraient plus être que 34, dont 25 pour les produits destinés à la consommation, 2 destinés à la production et 7 marchés mixtes.