Récemment, une femme mariée m’a interpellée à propos de pratiques sexuelles que son époux lui impose. Elle voulait savoir si ce sont des perversions ou des actes normaux.
J’ai donc fait une recherche approfondie sur les perversions sexuelles. J’ai été gâtée!
Lors d’une précédente étude sur le viol conjugal au Maroc*, j’ai été choquée par des perversions subies par des femmes, dans le silence, par honte et de peur de subir la vengeance des époux: introduction violente de divers objets dans le vagin et l’anus. Un homme obligeait sa femme à copuler avec un autre homme. Un autre lui imposait une autre femme pendant l’acte. Une femme se faisait introduire par son mari le sexe d’un âne, alors qu’elle était attachée à un pieu.
Il est difficile d’établir la liste de la perversité. Elle évolue selon les cultures, les époques et les mœurs. L’homosexualité qui a été sévèrement condamnée et continue à l’être dans certains pays, a été permise dans d’autres.
La déviance sexuelle est appelée paraphilie: fantasmes ou comportements sexuels fréquents et intenses en lien avec des enfants, des adultes non consentants, des animaux, entraînant souffrance et humiliation. Les pervers sont incapables d’avoir des relations sexuelles avec des échanges affectueux avec un partenaire consentant.
Il s’agit de comportements sexuels qui s’écartent de la normalité telle qu’elle est fixée par la religion, la loi, la société et les individus.
Dans notre étude, des femmes disaient être mariées à des pervers parce qu’ils leur demandaient des fellations. La fellation est une perversion pour certains et pas pour d’autres. Elle devient un viol quand elle est imposée sans consentement.
Avec la pornographie accessible sur Internet, de nouvelles pratiques nourrissent les fantasmes. Certaines sont violentes, inadmissibles, choquantes.
La perversité a toujours existé. Internet l’a banalisée.
Il semblerait qu’il y ait une augmentation de certaines perversions, tels le viol et la pédophilie qui ont toujours existé, mais tenues secrètes. Aujourd’hui, elles sont dénoncées grâce aux réseaux sociaux et à la société civile.
La plus connue des perversions est la pédophilie, attirance sexuelle pour les enfants.
L’éphébophilie: attirance pour des jeunes pubères.
Le masochisme: excitation sexuelle en souffrant de douleur physique et d’humiliation.
Le sadisme: jouir en faisant souffrir le partenaire.
Les sados-masos ne peuvent jouir sans douleur et sans faire souffrir le partenaire.
Le candaulisme: excitation provoquée par le spectacle d’une relation sexuelle de son partenaire habituel avec une ou plusieurs autres personnes.
Le voyeurisme: s’exciter en observant la nudité d’une personne à son insu.
L’exhibitionnisme: obsession d’exhiber publiquement ses organes sexuels.
La zoophilie: attirance pour les animaux. Lorsque des adolescents à la campagne se satisfont avec des chèvres ou brebis, ils ne sont pas toujours zoophiles. Ils font avec ce qu’ils ont!
Le frotteurisme: se frotter contre des personnes contre leur gré. Une pratique connue des femmes dans des espaces publics!
Fétichisme: pulsions sexuelles à partir d’un objet perçu comme érotique.
Le podophile s’excite à la vue de pieds et parfois de chaussures.
L’allorgasmie: fantasmer sur quelqu’un d’autre pendant qu’on fait l’amour avec une autre personne.
L’endytophilie: obsession de faire l’amour avec une personne habillée.
La baubophilie: envie érotique incontrôlable chez une femme de montrer ses organes génitaux au partenaire.
L’axillisme: attirance sexuelle pour les aisselles.
La tricohophilie: excitation sexuelle par les cheveux et les poils des partenaires.
La choréophilie: être excité par le fait de danser.
L’acomoclitisme: attirance sexuelle pour les pubis rasée.
La dendrophilie: attirance sexuelle pour les arbres.
L’échangisme: jouir en échangeant ses partenaires entre couples.
Bon, jusque-là, il s’agit de comportements curieux, mais ce qui va suivre est écœurant! Désolée!
L’abasiophilie: intérêt érotique pour des partenaires qui ne peuvent déplacer sans chaise roulante.
L’erotophonophilie: intérêt érotique pour les criminels sexuels en série.
La fornicophilie: intérêt sexuel pour les petits animaux tels serpents, grenouilles et insectes.
Le godivisme: pulsions conduisant à s’exhiber à cheval ou à bicyclette.
L’hiérophilie: attirance érotique vers les choses sacrées.
La lactophilie: attirance sexuelle pour les femmes enceintes.
La mïeusophilie: excitation sexuelle par le fait d’être suspendu.
La podiaphilie: s’exciter avec des tabliers de femme de ménage.
La pygmalionisme: excitation sexuelle envers les statues, poupées, mannequins.
L’ondinisme: s’exciter en urinant soi-même ou le partenaire pendant l’acte sexuel.
L’emétohilie: attirance sexuelle pour le vomi.
La scatophilie: attirance sexuelle pour les excréments ou pour les actes d’excrétion pendant l’acte sexuel.
La sidérodromophilie: excitation dans les trains causée par l’intimité entre voyageurs dans les compartiments et les secousses du train.
La somnophilie: intérêt sexuel pour le contact érotique, sans violence, avec une personne qui dort.
La stigmatophilie: intérêt érotique pour la personne qui porte des tatouages, des scarifications ou dont la peau a été percée pour sentir, dans les parties génitales, le frottement avec les bijoux.
Bon, j’arrête ma liste qui est encore plus longue. Je pense vous avoir assez écœurés.
Décidément, l’être humain est complexe!
*Avec Dr Chakib Guessous, médecin radiologue et socio-anthropologue