Cocaïne connection, nouvelles révélations époustouflantes

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Revue de presseKiosque360. Le réseau international de trafic de drogue, démantelé vendredi dernier à Marrakech, troquait cannabis contre cocaïne, à bord d’un bateau mouillant en haute mer, à Dakhla.

Le 12/09/2014 à 06h27

Une affaire à tiroirs digne d’un véritable opus hollywoodien : un volet «trafic de cocaïne» en provenance d’Amérique Latine à destination de l’Europe, via le Maroc, et un volet «trafic de cannabis» acheminé à partir du Nord du Royaume vers les pays d’Amérique Latine. C’est ce que révèlent les premiers éléments de l’enquête diligentée par la BNPJ, une semaine après la saisie spectaculaire, vendredi dernier à Marrakech, de 226 kilos de cocaïne, à bord d’un camion frigorifique chargé de poisson. Une affaire aux ramifications tricontinentales, autant que le réseau qui en détenait les ficelles, dont 17 éléments ont été arrêtés et seront déférés devant la justice lundi 15 septembre, indique Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce vendredi 12 septembre. «Le réseau de trafic de cocaïne démantelé à Marrakech troquait haschich contre cocaïne», dévoile le quotidien, en précisant que ce «troc» s’effectuait entre des trafiquants marocains et d’autres d’origine latino-américaine, à bord d’un bateau mouillant en haute mer, à mi-chemin entre Dakhla et les Iles Canaries. La quantité saisie, la plus importante jamais réalisée au Maroc, et dont la valeur marchande s’élève à 22,6 milliards de centimes, est à mettre au compte des services de la BNPJ et de la DGSN, met en exergue Akhbar Al Yaoum, en notant que le réseau incriminé avait toutefois réussi, en l’espace de deux ans, pas moins de 13 opérations de trafic, grâce à un réseau de relations tentaculaire, sans parler des moyens logistiques et humains géants qui ont été mis à contribution.

Cocaïne connection

En rapport avec cette affaire, le quotidien Ennass annonce, dans sa livraison de ce vendredi 11 septembre, que la Police judiciaire de Marrakech en collaboration avec son homologue de Tétouan a arrêté, mardi, à Ksar El Kébir, deux personnes soupçonnées de liens avec le réseau international de trafic de drogue intercepté à Marrakech et la saisie de 1,8 tonne de haschich. Une arrestation d’autant plus précieuse qu’elle pourrait conduire, après enquête, vers le «cerveau» de l’antenne marocaine de ce réseau international de trafic de drogue. Il s’agirait, selon Akhbar Al Yaoum, d’un certain «Ammi», originaire de Larache, et qui serait aujourd’hui activement recherché par les fins limiers de la BNPJ et de la DGST. A son passif, figurent entre autres de lourdes accusations le trafic de cannabis et de drogues dures, dont la plus importante quantité est exportée vers l’Europe et une infime partie, 4 à 5 kilos, est écoulée à Témara. Derrière cette «tête pensante», il y a tout un bataillon de serviteurs allant du capitaine du bateau affrété pour les besoins du «troc» en haute mer, au chauffeur du remorqueur assurant la liaison entre Larache et Agadir, en passant par les colporteurs.

Un mode opératoire diabolique !

Le réseau acheminait sa marchandise à bord de gros camions à partir de Larache vers Agadir, via la station balnéaire de Taghazout, d’où elle était transportée, à bord de zodiacs, à Dakhla, dernière ligne droite avant le début d’une équipée à haut risque en haute mer. C’est à mi-chemin entre Dakhla et les Iles Canaries que la cargaison était échangée contre la poudre blanche venue d’un pays d’Amérique Latine, dont le nom n’a pas été précisé. Tout comme dans les films d’action, relate Akhbar Al Yaoum, l’histoire se déroule autour d’une table située au fond d’un bar branché. Autour, prennent place des gens originaires de différentes régions : Marrakech, Larache, Ksar El Kébir, Agadir … Au centre, s’installe le maître, alias Ammi, et son bras droit retourné à Agadir après trois années d’ «exil» à Las Palmas, Iles Canaries, où il aurait réussi à tisser des relations avec de célèbres Escobars. Que reste-il encore au tableau ? Rien, pour que la machine infernale se mette en branle. Une véritable odyssée -13 opérations réussies- mais qui finit aujourd’hui en queue de poisson.

Par Ziad Alami
Le 12/09/2014 à 06h27