On a souvent taxé les passants, à juste raison d’ailleurs, de traverser la chaussée dans des zones où il n’y a pas de passages piétons. Il est vrai que les incivilités sont légion chez certains piétons, mais il est vrai, aussi, que ces derniers sont souvent acculés à subir la foudre des conducteurs, même quand ils respectent la loi. Face à la croissance fulgurante du parc automobile et à l’anarchie qui sévit dans le stationnement, il est devenu difficile pour quiconque de circuler sur le trottoir, voire dans l’espace réservé aux piétons sans se mettre en danger.
Faute de trouver une place, les automobilistes sont de plus en plus enclins à se garer sur les trottoirs, et ce même, dans les grandes artères. Du coup, les usagers qui se déplacent à pied sont obligés de se rabattre sur la chaussée pour les contourner et s’exposer ainsi au danger. Une situation qui devient inextricable quand on y ajoute les agissements de plus en plus anarchiques des gardiens qui garent les voitures de leurs «clients» à tort et à travers: en double, voire en triple file, sur les passages cloutés, de travers aux coins de rue, dans les zones interdites au stationnement, etc.
Ce qui est encore plus aberrant, c’est que les gardiens collent les voitures l’une à l’autre et quand il reste un petit espace libre d’un mètre, ils le bouchent avec une moto. Difficile d’être piéton dans ces conditions, et il n’y a pas d’autres solutions que de marcher en effleurant les voitures.
Le calvaire des piétons ne se limite pas aux voitures en stationnement, mais va plus loin devant les chauffards qui ne respectent même plus les feux de signalisation. Ils brûlent le feu rouge alors que les passants sont déjà engagés dans le passage à bandes blanches, et ce même aux ronds-points les plus fréquentés et les plus sécurisés par la police. C’est dire que les passants ne se sentent plus en sécurité même quand ils respectent la loi face à des automobilistes de plus en plus irresponsables.
Il faut, d’abord, supprimer toutes ces entraves qui nuisent à la circulation des passants avant d’appliquer la loi sur l'usage de la voie publique aux piétons. Une loi qui d’ailleurs a fait long feu tellement elle est inapplicable face à des conducteurs de plus en plus nombreux qui font fi du Code de la route dans la métropole.










