Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Mohammed VI de Tanger constitue un pôle de santé majeur, accueillant quotidiennement plus de 2.500 patients. Cette activité soutenue se traduit par 700 personnes hospitalisées et 300 consultations externes par jour, une fréquentation qui connaît une nette augmentation les week-ends avec plus de 1.000 passages aux urgences, et s’intensifie durant la période estivale. Cette pression opérationnelle génère d’importantes contraintes, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 12 septembre. À peine trois ans après son inauguration, l’établissement est confronté à des difficultés d’ordre budgétaire pour son entretien et à des interrogations concernant l’apparition de signes de «fraude» dans l’installation de certains équipements.
Ces défis sont exacerbés par un déficit en ressources humaines, notamment parmi les cadres médicaux et infirmiers, une problématique endémique au secteur public de la santé. Malgré ces obstacles, la direction du CHU salue l’engagement remarquable de l’ensemble du personnel, des professeurs de médecine aux médecins internes, en passant par les infirmiers et les cadres techniques et administratifs, qui œuvrent sans relâche pour assurer des prestations médicales de qualité. L’hôpital dispose par ailleurs d’équipements parmi les plus modernes, dont certains sont rares même dans le secteur privé. La forte affluence en provenance de toute la région engorge souvent le service de réanimation, pourtant doté de 18 chambres et considéré comme la pierre angulaire de l’établissement.
Les équipes médicales, réparties entre un pavillon pour adultes et un autre dédié aux enfants et nourrissons, font preuve d’un professionnalisme exemplaire en travaillant sans interruption sous une pression constante. Selon les professionnels sur le terrain, la souffrance des patients, confrontés à l’affluence et à de longues attentes, découle principalement de l’absence d’une vision unifiée pour l’orientation des malades, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Une prise en charge initiée dès le lieu de résidence, via des diagnostics préliminaires dans les structures de santé primaires, permettrait de mieux orienter les patients vers le CHU et de prioriser les cas les plus graves nécessitant une intervention spécialisée. La création prochaine des Groupements sanitaires territoriaux (GST), dont l’entrée en fonction officielle pour la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima est prévue en novembre, est perçue comme une solution prometteuse pour remédier à ces dysfonctionnements et optimiser l’offre de soins dans la région.








