L’Intérieur a décidé de financer un projet de convention de partenariat visant la construction d’un refuge collectif pour chiens, chats et autres animaux errants dans la ville de Tétouan.
L’enveloppe budgétaire allouée s’élève à 10 millions de dirhams, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 18 septembre.
Un investissement jugé nécessaire face à l’incapacité des conseils communaux à répondre efficacement aux plaintes récurrentes des citoyens concernant la prolifération des chiens errants et résorber la problématique de manière humaine en veillant au bien-être animal.
Un phénomène qui, outre de légers désagréments quotidiens, représente une véritable menace pour la sécurité des passants et un risque sanitaire majeur lié à la rage, maladie mortelle en l’absence de vaccination.
D’après Al Akhbar, le conseil provincial de Tétouan a déjà approuvé la convention.
Dans ce cadre, le financement sera entièrement assuré par le ministère de l’Intérieur, tandis que les autres parties prenantes prendront en charge les études techniques ainsi que la mise à disposition du foncier nécessaire.
Ce modèle s’inscrit dans une logique déjà expérimentée dans d’autres provinces du Royaume, où la question des animaux errants est tout aussi pressante.
Le problème dépasse Tétouan. Dans la commune voisine de M’diq, la présence accrue de chiens errants suscite également une vive inquiétude.
Plusieurs attaques ont été signalées contre des enfants, des femmes et des personnes âgées, à proximité des établissements scolaires, des places publiques ou encore des infrastructures de loisirs.
Certaines collectivités locales, notamment à Tétouan, M’diq et Chefchaouen, avaient tenté de rassembler les chiens errants pour les relâcher ensuite dans les forêts avoisinantes.
Mais, cette méthode s’est révélée inefficace. Les meutes retrouvent rapidement le chemin des zones urbaines, occupant à nouveau rues, quartiers périphériques et zones résidentielles.
Le constat est amer: la majorité des conseils communaux du Nord ont échoué à apporter des solutions durables.
Les directives du ministère de l’Intérieur, qui prônent la création de refuges répondant à des normes précises (hébergement, alimentation, vaccination et stérilisation pour limiter la reproduction) sont restées lettre morte.
Ces solutions nécessitent des budgets conséquents et, surtout, une volonté politique ferme pour assurer la gestion d’infrastructures adaptées.
Le projet de Tétouan constitue, ainsi, un test grandeur nature.
Sa réussite pourrait servir de modèle à d’autres régions, offrant une alternative plus humaine et durable à une problématique qui touche à la fois à la santé publique, à la sécurité et au bien-être des animaux.









