Désobéir à ses parents ou abandonner ses enfants. Les deux comportements sont fortement condamnés par la religion, la morale, les traditions, la culture et le bon sens. Dans le premier cas, les enfants grandissent dans la souffrance affective et développent des troubles et dans le deuxième cas, les parents vieillissent dans l’isolement, l’oubli et l’absence d’affection. Ces deux phénomènes, condamnables, mais jusque-là étrangers à la société marocaine ou du moins rares, commencent à prendre de l’ampleur, enflammant les réseaux sociaux et faisant les choux gras des médias.
Dans son édition du week-end des 13 et 14 avril, le quotidien Al Akhbar a braqué ses projecteurs sur des célébrités qui ont brillé ces dernières semaines dans ce domaine. Le cas de Said Aouita, ancien athlète, accusé par son propre père de désobéissance, demeure encore d’une brûlante actualité. Le père a accusé son fils d’avoir «battu tous les records» en matière de maltraitance et de désobéissance, alors que le fils a répliqué que c’est lui qui serait ingrat en ayant volontairement choisi l’isolement. Cette passe d’armes entre le fils et son père s’est déroulée dans les médias et sur les réseaux sociaux.
En revanche, poursuit le quotidien, la famille Jakhoukh est allée devant la justice, après que le père Lahcen a accusé son fils Tarik de corruption et de détournement de fonds avec la complicité d’autres membres de la famille. Finalement, le fils s’est retrouvé derrière les barreaux.
Dans le domaine religieux, le quotidien s’arrête sur le cas de Mohamed Ben El Hassan, père du cheikh Fizazi, qui a abandonné son fils en bas âge, élevé par d’autres membres de la famille. Pis encore, le père a donné à son abandon une certaine légitimité religieuse, en le déclarant devant le cheikh Mohamed El Amine Boukhabza, ancien leader du PJD, suite à l’implication et la condamnation du cheikh Fizazi en 2003 après les attentats de Casablanca.
Le quotidien évoque également le cas de Mohamed Benabdeljalil qui s’est converti au christianisme et dont les parents, conservateurs, ont organisé des funérailles symboliques, laissant entendre que leur fils est décédé. Dans le domaine de la musique, le cas de Ilham El Arbaoui, fille du chanteur populaire Stati, a également attiré l’attention du quotidien. Le chanteur a en effet écarté sa fille de la famille en raison des conflits sur son style musical. Le père, dompteur du violon, n’a pas accepté que sa fille se lance dans une autre voie. Il a finalement usé de son pouvoir paternel pour la mettre dehors.
Dans le domaine politique, le quotidien rappelle le cas de Khalil Mohamed El Bachir, père de l’ancien chef des séparatistes, Mohamed Abdelaziz El Mourrakchi, qui a renié son fils pour avoir trahi sa patrie.









