Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 4 mars à Casablanca, le substitut du procureur du Roi près le Tribunal correctionnel de première instance de Aïn Sebaâ, Jamal Lahrour, a annoncé que, depuis le samedi 1er mars à ce jour, dix personnes ont été déférées devant la justice. Elles sont accusées d’être impliquées dans un réseau de diffamation et de cyber-extorsion chapeauté par le youtubeur Hicham Jerando depuis le Canada.
Le représentant du parquet a précisé que l’enquête a été déclenchée à la suite d’une plainte déposée par une femme victime, avec sa famille, de diffamation et d’extorsion à travers des messages transmis via l’application de messagerie WhatsApp. Cette plainte a conduit le parquet à confier l’affaire à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) afin de mener des investigations approfondies.
La BNPJ a rassemblé des preuves matérielles et techniques établissant l’implication initiale de cinq mis en cause dans les actes criminels perpétrés par le principal suspect, qui réside à l’étranger, et avec lequel ils ont des liens de parenté, a fait savoir le substitut du procureur du Roi.
Toujours selon le représentant du parquet, les suspects ont facilité les agissements de Hicham Jerando en lui fournissant les moyens nécessaires pour commettre ses méfaits, notamment des cartes SIM marocaines accompagnées de leur code PIN. Ces ressources lui ont permis de créer et de gérer des comptes sur les réseaux sociaux, y compris le numéro de téléphone utilisé pour menacer la plaignante, un élément confirmé par les expertises techniques réalisées sur les téléphones saisis.
S’agissant de la personne mineure interpellée, les investigations techniques menées par la BNPJ ont révélé que la carte SIM du numéro utilisé pour communiquer avec la plaignante avait été préalablement installée sur son téléphone. De plus, lors des perquisitions effectuées à son domicile, les enquêteurs ont découvert dans sa chambre le support en plastique de la carte SIM concernée, ainsi que 5 autres supports de cartes SIM associés à différents numéros.
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Lors de son audition, qui a eu lieu en présence de son tuteur légal, la jeune fille a admis avoir activé et installé sur son téléphone plusieurs cartes SIM, à la demande expresse de Hicham Jerando. Les numéros associés à ces cartes servaient à créer et gérer des comptes WhatsApp et des profils sur les réseaux sociaux, utilisés ensuite pour des actes de diffamation, de menaces, d’extorsion et d’autres infractions à la loi.
Dans le souci de préserver l’intérêt de la jeune fille et conformément aux dispositions légales en vigueur, la jeune fille a été déférée devant le juge des mineurs, qui a décidé son placement dans un centre de protection de l’enfance.
Le représentant du parquet a par ailleurs rappelé que les suspects avaient bénéficié, au moment de leur arrestation et lors de leur comparution devant le parquet, de toutes les garanties de procédure prévues par la loi, dont le droit de faire appel à un avocat lors de l’interrogatoire.
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